L'industrie et l'agriculture sont appelées à se substituer aux hydrocarbures pour assurer une partie des exportations algériennes. La remontée des prix consécutive à l'accord de réduction de la production de l'Opep intervenu à Vienne le 30 novembre 2016 devrait permettre à l'Algérie de conserver une marge de manoeuvre sans pour autant lever le voile d'incertitude qui entoure l'avenir économique du pays, notamment ce qui concerne l'industrie locale et les exportations hors hydrocarbures. S'agissant de l'exportation, des partenariats peuvent être noués pour approvisionner la zone sahélienne en nombreux produits. Pour l'instant, l'exportation est résiduelle, assurent les patrons de nombreux groupes, mais d'ici 2020 ils envisagent d'atteindre un bon chiffre d'affaires. La plupart des entreprises privées algériennes, mais aussi publiques, veulent étendre leurs activités à l'international. A lui seul le secteur pétrolier pèse 95% des exportations algériennes. La faute au peu de développement du secteur industriel et agricole, lacune que le gouvernement est en train de corriger comme, par exemple, une plus importante protection des terrains agricoles ou par le biais de l'extension des capacités de production du ciment qui entre aussi dans la politique du gouvernement. Dans ce dernier cas, il faut rappeler l'installation de la nouvelle unité de production de ciment implantée dans la zone industrielle de Ben Badis, à Constantine, d'une capacité de production de 300 000 tonnes annuellement. Cette nouvelle usine de ciment devra permettre la consolidation des objectifs tracés par le gouvernement visant à atteindre une autosuffisance en matière de production du ciment d'ici à 2018, et même d'exporter. En ce qui concerne l'agriculture, plusieurs filières sont visées comme les céréales et le lait. Les techniciens de la production agricole et animale ont souvent mis l'accent sur l'importance de fournir les facteurs favorisant la relance de ces filières en vue de réaliser l'autosuffisance locale et nationale et réduire la facture d'importation. Les experts et professionnels du secteur de l'agriculture ont ainsi souligné, lors de différentes journées d'étude, que 50% du lait provient de la transformation du lait en poudre importé en devises, ce qui nécessite de fournir tous les facteurs pour développer cette filière au niveau national ce qui est aussi le cas pour les céréales. De grands atouts d'investissement existent en Algérie pour en faire un pays producteur, et ce à travers une réflexion sur le développement des espèces locales pouvant donner une production de qualité. Dans la stratégie du gouvernement figure aussi la restructuration des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) du secteur de l'agriculture en quatre groupes. Ainsi, la SGP des productions animales (Proda) a été transformée en groupe agro-logistique avec trois filières: avicole à travers l'Office national des aliments du bétail (Onab), filière viandes rouges à travers l'Algérienne des viandes rouges (Alviar) et l'activité de la chaîne de froid à travers l'entreprise Frigomedit. Le groupe Giplait, spécialisé jusque-là dans la transformation et la commercialisation du lait, va intervenir dans la production du lait en exerçant l'activité d'élevage des vaches laitières à travers un nouveau groupe lait et Giplait. Quant à la SGP développement agricole (Sgda), elle a été scindée pour créer deux groupes: valorisation des produits agricoles et génie rural.