Documents à l'appui, ce responsable a attiré l'attention des autorités algériennes. Il s'appelle Tamaki Nobuaki. Il a exercé en tant que directeur général du bureau de liaison de JGC, une très respectable société japonaise spécialisée dans le pétrole et l'énergie. Cependant, ce responsable, dénonce des affaires douteuses qui se passent au sein de son entreprise. Documents à l'appui, M.Tamaki nous a exhibé des documents attestant ce qu'il dénonce comme étant des actes de corruption. Parmi ces documents, «des originaux de relevés bancaires, la liste de cadeaux destinés à des hauts cadres algériens, des copies de faux contrats passés avec une grande entreprise algérienne ainsi que le montant exact de l'argent sale qui servait à la corruption». Tout a commencé quand ce responsable a été intrigué par une frénésie de dépenses «quasi quotidienne de cadeaux à volonté pour la facilitation des rencontres businessmen étrangers -administrateurs obéissants...». C'est ce qui l'a amené à constater ce qu'il qualifie dans ses déclarations «de falsifications par ordinateur sur les facturations d'achats et administratifs. Des marchés fallacieux, des factures préfabriquées et des contrats sous-traités». Pour le DG du bureau de liaison, il y a plus grave encore. Il affirme, toujours avec des documents à l'appui, qu'il y a des employés fictifs qui reçoivent un salaire en dinars réels de 200.000 dinars mensuellement. Il dit se débattre contre la manipulation et les rapports de force dans une totale anarchie organisée «en vue de le déstabiliser dans ses fonctions». Pour Tamaki, il n'y a plus le choix pour être indépendant dans sa mission, il décide alors de s'en remettre aux autorités. C'est ainsi qu'il a déposé plainte auprès des services du ministère du Commerce et auprès du procureur de la République, ce qui est devenu la seule alternative pour ne pas affecter l'entreprise pour laquelle il avait pourtant un énorme respect. Déçu, il s'est dit qu'il était loin «de comprendre que tous les services étaient véreux et compromis (....)». Ce responsable qui a refusé de suivre la trajectoire de la corruption a été rappelé au Japon et reste à ce jour injoignable.Qu'est-il devenu? Beacoups de zones d'ombre entourent cette affaire quand on sait que la société en question a toujours été un partenaire privilégié de Sonatrach. Preuve en est, le groupe Sonatrach et la société japonaise JGC Corporation et JGC Algeria SPA ont signé mercredi dernier, à Alger, un contrat de réalisation d'installations de séparation et de compression à Hassi R'mel pour un montant équivalant à 140 milliards de dinars sur une durée de 38 mois. «La réalisation de cet ouvrage de grande envergure a été attribué au consortium JGC Corporation Japan-JGC Algeria pour un montant qui dépasse l'équivalent de 140 milliards de dinars dont 595 millions de dollars, 275 millions d'euros et plus de 35 milliards de dinars», a indiqué le P-DG de Sonatrach, Amine Mazouzi, peu avant la signature de ce contrat. Pour rappel, Sonatrach et la société japonaise ont signé en avril dernier un contrat portant sur le revamping et la réalisation d'un nouveau système de production au niveau des unités satellites sud à Hassi Messaoud.