Plus de 1500 civils et militaires camerounais ont été tués depuis trois ans dans les attaques lancées par la groupe terroriste Boko Haram, a indiqué hier le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Après une série d'enlèvements de civils et de responsables religieux l'année précédente, Boko Haram a entamé l'offensive armée en 2014 au Cameroun, contrée par la coalition militaire formée par ce pays d'Afrique centrale avec le Nigeria, le Tchad, le Niger dans le cadre de la Commission du Bassin du lac Tchad (Cblt), avec la participation du Bénin. Deux ans après, les attaques massives ont cessé mais le groupe armé qui a prêté allégeance au groupe terroriste «Etat islamique» (Daesh/EI) continue de commettre ses actes de terrorisme sur le sol camerounais à travers des incursions sporadiques et des attentats-suicides, notamment dans la région de l'extrême-nord. A ce jour, le bilan fait état de «plus de 1500 civils et militaires égorgés, décapités et mutilés», selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, dénonçant dimanche ces tueries. Selon les Nations unies, le Cameroun est le deuxième pays après le Nigeria, le plus touché par la crise du lac Tchad causée par Boko Haram, avec environ 210.000 déplacés internes et près de 75.000 réfugiés nigérians dans le pays. L'ONG de défense des droits de l'homme Amnesty International a, dans plusieurs rapports, accusé l'armée camerounaise de commettre des crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'égard de populations de l'extrême nord soupçonnées de liens avec des groupes armés.