Environ 850 personnes retenues en otage par le groupe extrémiste Boko Haram ont été libérées et 92 terroristes capturés lors d'une opération militaire menée au Nord-est du Nigeria sous la bannière de la Force mixte multinationale (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour la lutte contre ce groupe terroriste, annonce un communiqué officiel du gouvernement camerounais. L'opération menée entre lundi et mercredi avec la participation des forces camerounaises et nigérianes a visé la localité de Kumche, décrite comme une ''base logistique'' et un ''centre de commandement important'' de Boko Haram, à 15 kilomètres de la frontière camerounaise, indique le communiqué publié vendredi soir par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary. Les 850 otages libérés sont des civils, des villageois, informe le ministre qui se réjouit de ce succès, mais sans donner de précision sur les origines des captifs ni non plus la durée de leur captivité. L'opération a également été couronnée par la destruction d'un véhicule de combat utilisé par le groupe terroriste nigérian avec à son bord une mitrailleuse, puis la récupération d'un important stock d'armes, de grenades et d'explosifs, rapporte en outre le porte-parole du gouvernement camerounais. Selon lui, la neutralisation de 92 combattants terroristes démontre la progression des armées camerounaise et nigé- riane, sous l'égide de la Force mixte multinationale de la Commission du Bassin du lac Tchad, vers l'objectif d'éradication du groupe terroriste affilié à l'organisation autoproclamée ''Etat islamique'' (EI/Daech) active au Moyen-Orient. L'on déplore cependant la mort de deux soldats camerounais lors de cette offensive au cours de laquelle cinq autres ont été blessés. Deux semaines auparavant, un colonel de l'armée camerounaise avait été tué dans l'explosion d'une mine antipersonnel lors d'une mission dans la même région, qui avait faut au total huit morts, selon un bilan communiqué par des sources militaires. LE PENTAGONE ENVISAGE DES CONSEILLERS MILITAIRES Le Pentagone envisage l'envoi de conseillers militaires américains au Nigeria pour aider son armée à lutter contre les islamistes de Boko Haram, a indiqué vendredi un responsable militaire. Les militaires américains ont fait une série de recommandations à l'administration pour renforcer la lutte contre Boko Haram, l'une d'entre elles étant l'envoi de conseillers militaires pour entraîner les troupes nigérianes, a indiqué ce responsable, confirmant une information du New York Times. Une telle décision marquerait une nette amélioration de la coopération militaire entre les Etats-Unis et le Nigeria, après une période de tension à la fin 2014. Abuja et le président de l'époque, Goodluck Jonathan, n'avaient pas appré- cié le refus des Etats-Unis de vendre des armes au Nigeria en raison des graves violations des droits de l'homme dont était accusée son armée. Depuis, le nouveau président du Nigeria Muhammadu Buhari s'est rendu en juillet dernier à Washington, où il a été chaleureusement accueilli. Et le programme de formation militaire sur son sol vient de reprendre, a indiqué le responsable américain. Celui-ci a toutefois souligné que pour l'instant aucune décision n'avait été prise sur le déploiement de conseillers militaires contre Boko Haram. Je ne pense pas que quiconque soit prêt à approuver la décision aujourd'hui, a-t-il déclaré. Des recommandations ont été faites, elles sont toujours en cours d'évaluation. Selon le New York Times, une équipe de reconnaissance envoyée au Nigeria par le général Donald Bolduc, qui commande les forces spéciales américaines en Afrique, a recommandé d'envoyer plusieurs dizaines de soldats des forces spé- ciales américaines à Maiduguri, dans le nord-est du pays, où Boko Haram a lancé son insurrection armée il y a sept ans. Maiduguri, qui compte environ 2,6 millions d'habitants, dont 1,6 million de réfugiés selon l'ONU, a été frappée par de nombreux attentats ces derniers mois. Les violences de Boko Haram ont fait au moins 17.000 morts dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, depuis 2009. En novembre dernier, le général Bolduc avait indiqué à Washington qu'il y avait environ 1.400 soldats des forces spé- ciales américaines en Afrique, dans une vingtaine de pays. Souvent dispersés en petits groupes, ils ont des missions d'entraînement, de conseil ou d'équipement. Les Etats-Unis ont envoyé à l'automne au Cameroun un détachement de 300 hommes, chargé de missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance aérienne pour aider les opérations contre Boko Haram menées par la coalition régionale contre les insurgés.