L'explosion, survenue à 8h45, s'est produite une semaine après l'attentat qui a fait 44 morts dans le coeur d'Istanbul, revendiqué par un groupe armé kurde. Au moins 13 soldats turcs ont été tués et des dizaines de personnes blessées dans un attentat-suicide visant hier matin un bus qui transportait des militaires au marché de Kayseri, dans le centre de la Turquie. L'armée déplore également 48 blessés dans ses rangs. Le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a annoncé 55 blessés, dont six graves, dans une déclaration télévisée depuis le lieu de l'attaque. Il a ajouté que huit militaires avaient déjà été identifiés. Les soldats - des non gradés et des sous-officiers - avaient obtenu une journée de permission du quartier général des commandos pour aller au marché, a expliqué l'armée dans un communiqué. «Les attentats terroristes visent, en plus de nos policiers et de nos militaires, nos 79 millions de concitoyens» a affirmé le président Recep Tayyip Erdogan, dans une déclaration écrite envoyée aux médias. Sans mentionner spécifiquement l'attaque de Kayseri, il a également affirmé que la Turquie était sous le coup d'attaques de toutes les organisations terroristes, «en particulier» le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), classé «organisation terroriste» par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne. «Nous combattrons sans relâche ces organisations terroristes, dans un esprit de mobilisation nationale», a-t-il ajouté. L'explosion, survenue à 8h45, s'est produite une semaine après l'attentat qui a fait 44 morts dans le coeur d'Istanbul, revendiqué par un groupe armé kurde. Un attentat auquel «ressemble malheureusement» celui de Kayseri selon le vice-Premier ministre Veysi Kaynak. La bombe, placée dans une voiture, a été déclenchée lors du passage du bus par un kamikaze, a confirmé le Premier ministre, Binali Yildirim, sans donner plus de détails. La Turquie a subi depuis l'été 2015, avec la reprise du conflit kurde et les combats en Syrie voisine, une vague d'attentats attribués au groupe Etat islamique (EI) ou au PKK et ses émanations. Le pays se remet également du coup d'Etat manqué du 15 juillet imputé au prédicateur islamique Fethullah Gulen, installé aux Etats-Unis et qui dément ces accusations. Les autorités turques ont déclenché dans la foulée de vastes purges qui, allant au-delà de la chasse aux putschistes présumés, ont visé les milieux prokurdes et les médias. Le double attentat du 11 décembre à Istanbul visait des policiers près du stade de football de l'équipe de Besiktas. Il a été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), un groupe radical kurde lié au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Le président Erdogan a juré après cet attentat qu'Ankara lutterait «jusqu'au bout contre cette malédiction qu'est le terrorisme». Les auteurs de la double attaque «paieront un lourd tribut», avait-il menacé.