La première chaîne d'info européenne Euronews se trouve en difficulté. Créée en 1992 et lancée le 1er janvier 1993, la chaîne est totalement dépassée par l'avalanche des chaînes d'infos européennes et même internationales. Frappée de plein fouet par la crise en 2011 elle est depuis, fragile. La nouvelle direction souhaite changer de cap pour survivre et demeurer dans le top des chaînes d'informations internationales. Loin devant BBC World News (dont le budget annuel serait de l'ordre de 400 millions d'euros) et CNN International, Euronews est aujourd'hui dépassée par les nouvelles venues comme France 24, RT ou Al Jazeera English. Ne disposant pas des mêmes budgets, Euronews a tenu tout de même bon. Elle est reçue dans 426 millions de foyers répartis dans 158 pays. Et elle se trouve être la première chaîne dans la zone Emea (Europe-Moyen-Orient-Afrique), avec 299 millions de foyers la recevant, devant France 24 (251 millions), CNN International (189) et BBC World News (151), selon les mesures d'audience de comScore. Son président revendique être la «première chaîne d'information en Europe» avec 3,9 millions de téléspectateurs quotidiens, néanmoins en baisse depuis 2012. Mais au-delà de ces données flatteuses, Euronews doit réinventer son modèle qui ne fait plus recette. Un modèle «low cost» qui se dessine avec un budget annuel de 60 millions d'euros, composé (avant l'arrivée du milliardaire égyptien Naguib Sawaris au capital en juin 2015) à 60% par la publicité, 25% par la Commission européenne et 15% par les 21 télévisions publiques nationales qui composent son actionnariat. Le nouveau patron élabore depuis plusieurs mois des plans stratégiques, validés en interne, avec le capital de la chaîne, Naguib Sawiris majoritaire à 53% injectant 35 millions d'euros (30 millions nets au final), afin de lui donner les moyens de ses ambitions et de financer le dernier plan stratégique baptisé Next, qui dès 2017, doit bouleverser en profondeur culture d'entreprise et emploi, et devrait sceller l'alliance éditoriale et capitalistique avec NBC News. Avec son président, Euro news a donc élaboré le plan de la dernière chance, qui implique une stratégie de sauvegarde de l'emploi, impactant 34 emplois (dont la moitié d'Ukrainiens qui n'entrent pas dans le plan Next, précise la direction) sur les 395 en contrat à durée indéterminée que compte la chaîne (800 au total avec les CDD, intermittents et pigistes). L'objectif c'est de tenir tête aux nouvelles venues de l'info comme Itélé, BFM TV ou Franceinfo TV. Sans oublier la montée en puissance de la télévision d'information continue Russia Today, qui bénéficie de moyens colossaux de l'Etat Russe. [email protected]