Cette victoire contre Daesh («Etat islamique») est l'occasion pour le GNA d'asseoir son autorité dans un pays dévasté par les conflits depuis la chute de Maâmar El Gueddafi en 2011. Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) continuait hier à instaurer son entière autorité sur la ville de Syrte, libérée du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI, Daesh) après huit mois d'opération, au moment où la communauté internationale oeuvrait à consolider la solution politique de sortie de crise dans le pays. Le Premier ministre, Fayez al-Sarraj, a officiellement annoncé «la fin des opérations militaires et la libération de ville», mettant en garde néanmoins que «la bataille de Syrte est finie mais la guerre contre le terrorisme en Libye n'est pas encore finie» et demandant aux forces militaires du pays à s'unir «en une seule armée». L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a appelé, pour sa part dimanche à Tunis, le peuple libyen à rester «vigilant» face au terrorisme après la reprise de cette ville, située à 450 km à l'est de Tripoli et tombée aux mains de l'EI en juin 2015. Les combats pour la reprise de Syrte ont fait près de 700 morts et 3 000 blessés dans les rangs des forces progouvernementales, selon des chiffres officiels. Le nombre de terroristes tué n'est pas connu. Soutenu par la communauté internationale, cet exécutif d'union installé dans la capitale Tripoli, devait remplacer les deux «gouvernements» qui se disputaient le pouvoir en Libye depuis près de deux ans, l'un basé dans l'Est et l'autre à Tripoli. Mais le GNA reste contesté par des autorités parallèles, particulièrement par le maréchal libyen, Khalifa Haftar, qui était en visite dimanche à Alger, où il s'est entretenu avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. M. Sellal a profité de cet entretien avec le maréchal Haftar pour rappeler que «la seule alternative restait la solution politique basée sur le dialogue inclusif inter libyen et la réconciliation nationale, ce à quoi oeuvre l'Algérie en direction de l'ensemble des parties à la crise en Libye». M. Messahel a également réaffirmé la position «constante» de l'Algérie en faveur de la solution politique au conflit en Libye. La communauté internationale à l'instar de l'Algérie oeuvre à consolider la solution politique de sortie de crise en Libye, pressant les Libyens les plus récalcitrant à se joindre à l'accord politique. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a ainsi estimé que «le chemin vers la paix était long et exige beaucoup de travail et d'engagement», exhortant les Libyens qui ne sont pas encore engagés dans l'accord politique libyen à «se joindre aux efforts visant à trouver une solution consensuelle à la crise en cours». Ban Ki-moon a déploré la lenteur de la mise en oeuvre de l'accord, signé le 17 décembre 2015, saluant néanmoins «les efforts réalisés au cours de la dernière année: la formation du Conseil de la présidence qui fonctionne depuis Tripoli, l'augmentation de la production de pétrole ainsi que les progrès notables accomplis contre le terrorisme dans l'ensemble du pays».