Le règlement de la crise multiforme en Libye est une nécessité et une impérieuse exigence pour les pays voisins, qui doivent contribuer à aider les Libyens à s'entendre. C'est l'un des messages que l'Algérie a délivré, hier, dimanche, simultanément, à Alger et Oran, aux pays voisins de la Libye, comme pour les grandes puissances occidentales, pleinement impliquées, dans la crise politique et sécuritaire, qui secoue le pays, depuis la fin tragique de Kadhafi. L'Algérie, qui a toujours prôné la solution politique pour un consensus global entre factions politiques et milices armées, en Libye, est une nouvelle fois sollicitée. C'est un peu les objectifs du déplacement, hier, à Alger, du Maréchal Khalifa Haftar, qui a libéré l'Est libyen des milices armées et contrôle le fameux croissant pétrolier. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a indiqué que le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes Abdelkader Messahel s'était entretenu, hier, dimanche, avec le Maréchal Khalifa Haftar, arrivé dans la matinée, à Alger, pour une visite, en Algérie. « L'entretien a porté, exclusivement, sur les développements de la situation politico-sécuritaire que connaît la Libye et les moyens à même d'encourager le rétablissement rapide de la stabilité et de la sécurité en Libye », ajoute le ministère. Cet entretien a permis au ministre algérien, précise-t-on, de « rappeler les efforts que l'Algérie n'a cessé de déployer, en vue d'encourager les parties libyennes, à atteindre un accord consensuel pour le règlement de la crise (en Libye)». En outre, M. Messahel « a réitéré la position constante de l'Algérie, en faveur de la solution politique, au conflit en Libye, dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord politique conclu par les parties libyennes, le 17 décembre 2015, à travers le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale, seuls à même de préserver l'unité et l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté et sa cohésion nationale et de mettre, ainsi, fin définitivement, à la crise qui affecte, durement, le peuple frère libyen.» Un moment écarté de l'échiquier politique libyen, le Maréchal Haftar, qui a repris aux rebelles et autres groupes armés les terminaux pétroliers de l'Est libyen, et redonné « une vie économique » au pays, est, actuellement, la solution à la crise libyenne, estiment des diplomates occidentaux. Celui qui a chassé l'essentiel des groupes terroristes de Benghazi (est), dont Daech et Aqmi, est en train de devenir une force incontournable, dans la construction d'une nouvelle Libye, avec un seul gouvernement, une seule armée. Par ailleurs, le chef du gouvernement libyen d'Union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj a annoncé, officiellement, samedi soir, la libération de la ville de Syrte, ancien fief libyen de l'organisation Etat islamique (EI), tout en affirmant que la guerre contre le terrorisme en Libye n'était «pas finie». «Après huit mois du début des opérations contre l'Etat islamique, dans la ville de Syrte, j'annonce, officiellement, la fin des opérations militaires et la libération de la ville », a déclaré M. Sarraj, dans un discours à la télévision, près de deux semaines après l'annonce de la reprise de la ville, par des forces loyales au GNA.