«Tout le monde sait que les Américains ont des plans pour la reconfiguration du Grand Proche-Orient. C'est pour réaliser ces plans que la discorde dans la région a été semée», rappelle un expert. L'assassinat de l'ambassadeur de Russie à Ankara a suscité de nombreuses réactions de nombreux pays et organisations internationales et a donné un profond retentissement dans l'opinion parmi les Turcs et les Russes mais qui ont choisi de renouveler leurs engagements à promouvoir leurs relations. Les réactions ont fusé de toutes part, dans les heures qui ont suivi le meurtre de l'ambassadeur de Russie à Ankara dans une attaque menée par un policier lors d'une exposition d'art dans la capitale turque. Les présidents russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont ainsi tous les deux qualifié l'assassinat de «provocation» destinée à nuire aux liens entre Moscou et Ankara, le dirigeant russe soulignant qu'»il peut y avoir seulement une réponse à cela: intensifier la lutte contre le terrorisme».La Turquie ne laissera pas l'assassinat de l'ambassadeur russe nuire à l'»amitié» entre Ankara et Moscou, a affirmé lundi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. «Nous ne laisserons pas cette attaque jeter une ombre sur l'amitié entre la Turquie et la Russie», a déclaré le ministère. La réaction du Conseil de sécurité de l'ONU après l'attaque, ne s'est pas fait attendre, la qualifiant d'»attaque terroriste». Plus tôt, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également condamné cet assassinat, le qualifiant d'»acte terroriste insensé». L'Otan via son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a condamné un «acte odieux». S'est insurgé également contre cette attaque, la haute représentante de l'Union européenne (UE) aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, qui a exprimé la «solidarité» de l'UE avec la Russie face à «cet acte criminel», exprimant toute sa «sympathie» à sa famille, à ses collègues et aux autorités russes. Comme plusieurs autres pays, dont le Etats-Unis, le Canada, le Venezuela, la Syrie, l'Iran...l'Algérie a condamné avec «la plus grande force», par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, l'assassinat «un crime inqualifiable contre un messager de la paix». Le timing de l'assassinat de l'ambassadeur russe en Turquie, élaboré suivant le rendez-vous donné par les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Russie, de l'Iran et de la Turquie au sujet de la Syrie, «pourrait avoir été commis pour saboter cette réunion tripartite», a souligné un expert turc à l'agence russe Sputnik. «Ceci n'est pas un hasard», a estimé l'expert militaire Koray Gurbuz, expliquant que «La Russie, la Turquie et l'Iran souhaitent sincèrement établir une paix stable dans la région. C'est pourquoi les décisions qui seront prises demain (Ndlr, mardi) seront très importantes». «Tout le monde sait que les Américains ont des plans pour la reconfiguration du Grand Proche-Orient. C'est pour réaliser ces plans que la discorde dans la région a été semée», explique l'expert. «C'est pour cela que l'attaque contre l'ambassadeur russe à Ankara peut être considérée comme une tentative de saboter les contacts planifiés entre ces trois pays au sujet de la Syrie». Des enquêteurs russes étaient attendus hier en Turquie pour enquêter sur l'assassinat la veille à Ankara de l'ambassadeur de Russie Andreï Karlov, a annoncé le Kremlin.»Le groupe opérera en Turquie dans le cadre de l'enquête conformément à l'accord trouvé entre les présidents russe et turc lors de leur conversation téléphonique», lundi soir, a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il s'agit d'un groupe de 18 enquêteurs, agents des services secrets et diplomates russes, a-t-on précisé.