La seule équipe qui défende les couleurs nationales est l'équipe nationale. En reportant, coup sur coup, le calendrier du championnat de la division1, la Ligue nationale de football est retombée dans les rets de l'approximation. En début de saison, le président de la structure qui gère les deux plus importantes compétitions de football du pays, M.Mohamed Mechrara, avait émis le voeu de voir le championnat 2004-2005 se dérouler normalement, sans gros bouleversements. Il doit se dire, aujourd'hui, que chez nous, il devient, pratiquement, impossible d'organiser un championnat normal. Des matches sont remis à plus tard en raison de la participation de certains clubs à des compétitions internationales. Il arrive que le mauvais temps s'en mêle et rende les conditions de jeu tellement exécrables que l'arbitre en vienne à ne pas laisser un match se jouer. Il y a le programme de l'équipe nationale qui entre, lui aussi, en jeu dans le cas où un club a plus de deux joueurs sélectionnés pour justifier le renvoi de son match. Voilà qu'interviennent des raisons politiques qui amènent la LNF à repousser à plus tard le déroulement du match USMB-MCA. Il faut dire que la ligue nationale a manqué de flair dans l'élaboration du dernier calendrier de la division 1. Les dates du Sommet arabe étaient connues depuis fort longtemps. Tout le monde savait qu'il allait y avoir des mesures extrêmes de sécurité tant au niveau de la capitale que dans les wilayas voisines. Blida n'est qu'à une cinquantaine de kilomètres d'Alger et s'il s'était agi du déroulement d'un match de 4e division, il est possible qu'on aurait fermé les yeux et laissé ce match se jouer. Mais, là, c'est d'une confrontation de la division 1 dont on parle, qui plus est concernant le club le plus populaire du pays. Lorsque le Mouloudia se déplace, ce sont des milliers de supporters qui le suivent et cela la ligue nationale le sait pertinemment. Elle n'avait, donc, pas besoin de programmer ce match la veille du démarrage du Sommet arabe. Elle aurait dû lui prévoir une autre date, plutôt que de s'aventurer à lui choisir celle du 21 mars qui, de toutes les façons, serait refusée par les autorités. Pour MCO-GCM, c'est une affaire de réglementation et de timing. Si l'on se fie aux règlements généraux du football algérien, le MCO n'aurait pas dû obtenir le renvoi de ce match car les textes parlent de plus de deux joueurs sélectionnés en équipe nationale «A» et non pas en équipe nationale espoirs. Il revient à la fédération de revoir ces règlements et préciser exactement les conditions pour obtenir le renvoi d'un match. Il faut dire que de tels reports se font plus rarement que par le passé depuis l'instauration des dates FIFA qui obligent les fédérations à éviter de programmer des journées de championnat lorsque l'équipe nationale doit jouer. Le problème pour le MCO est qu'il s'agit de deux joueurs de l'équipe nationale espoir qui se trouvent être des titulaires chez lui. On n'a pas le droit de priver un club de deux de ses éléments à un moment où il en a le plus besoin. On peut se demander quelle sera la position d'Abdelhak Benchikha concernant ces deux joueurs du MCO lorsque l'équipe nationale espoirs ira à Djeddah, le 8 avril, participer aux Jeux de la solidarité islamique jusqu'au 22 avril car le club oranais sera engagé, à ce moment-là, dans le second tour de la coupe de la Confédération. Une chose est sûre, ce n'est pas notre football qui va gagner en crédibilité avec un championnat en accordéon. Un championnat qui traîne, déjà, dans son sillage, de graves lacunes avec des clubs déstructurés qui passent, d'un week-end à l'autre, de terrains couverts d'une pelouse synthétique qui n'a de tartan que le nom à des surfaces en herbe dite naturelle alors qu'il ne s'agit que d'un vulgaire chiendent. Le développement d'une discipline sportive, comme le football, passe par l'organisation d'un championnat régulier et non pas par la participation de certains clubs dans des compétitions internationales. Il faudrait, d'ailleurs, que la FAF organise un séminaire sur ce thème. Il est nécessaire qu'on nous explique en quoi la participation de nos clubs aux compétitions internationales apporte un plus à notre football. On a, plutôt, l'impression qu'elle contribue à nuire à la régularité de la compétition nationale. Des clubs comme l'ASO Chlef ou le WA Tlemcen, connus comme étant des club formateurs, doivent vivre un calvaire lorsqu'on les fait jouer 15 jours puis reposer 15 jours. C'est bien de dire qu'un club, qui participe à une compétition internationale, ne fait que défendre les couleurs nationales, cela ne doit pas se faire au détriment des autres clubs. D'ailleurs qu'on arrête ces sornettes de défense des couleurs nationales. Le club qui joue pense d'abord à ses propres intérêts. On n'a pas entendu en Europe dire que Chelsea défendait les couleurs anglaises ou que le Milan AC le faisait pour celles de l'Italie. Business is business. La seule équipe qui joue pour un pays, c'est son équipe nationale. Un point c'est tout. Alors, trêve de plaisanterie. Cela s'adresse à la ligue nationale qui est là pour défendre les intérêts de tous les clubs et non de certains clubs. Mais est-elle, réellement, en mesure d'agir de la sorte? On en doute, alors laissons le puits avec son couvercle et faisons comme si...