Il aura fallu moins de cinq minutes pour annoncer une brouille entre les deux pays. Continuant sur sa politique de diversification de ses relations, l'Algérie a procédé à la signature d'un accord de «consultations politiques» avec la Serbie-Monténégro. L'accord en question a été paraphé par M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d´Etat, ministre des Affaires étrangères, et son homologue monténégrin, M.Vuk Draskovic. Cet accord, le premier du genre, est le prélude à d'autres accords devant relancer la coopération entre les deux pays, après une période de disette en raison de la situation ayant prévalu dans les deux pays cette dernière décennie, a souligné le chef de la diplomatie serbe. «On se prépare à signer plusieurs accords qui vont relancer la coopération entre les deux pays et refléter la vieille amitié liant l'Algérie à la Serbie-Monténégro», a déclaré M.Draskovic qui vient d'effectuer une visite de deux jours en Algérie. Le ministre des Affaires étrangères monténégrin a indiqué que ces prochains accords porteront sur «la non-double imposition, la protection des investissements et la protection des investisseurs des deux pays». «Après les turbulences qu´a connues l´ex-République Fédérale de Yougoslavie, ainsi que l´Algérie, nous nous sommes un peu éloignés l´un de l´autre. Maintenant, nous reprenons les contacts pour essayer d´élever le niveau de notre coopération et raviver l´amitié qui a toujours lié les peuples des deux pays», a, de son côté, déclaré M.Belkhadem. «Nous pensons aller vers un partenariat et développer les investissements entre les deux pays», a ajouté le ministre algérien des Affaires étrangères, citant parmi les domaines de coopération possibles entre les deux pays «la réalisation de routes et de barrages, les travaux publics et la construction de logements». Lors de son entretien avec Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le chef de la diplomatie srbe a souligné la nécessité d'intensifier et de diversifier les échanges entre les opérateurs et institutions de développement des deux pays. Une invitation a d'ailleurs été lancée, à ce titre, au ministre de l'Agriculture algérien pour se rendre en Serbie-Monténégro afin de mieux étudier les modalités de coopération dans ce secteur vital. Dans l'après-midi, le ministre des Affaires étrangères de Serbie-Monténégro, M.Vuk Draskovic, a animé une brève conférence de presse à la résidence El-Mithaq. Dans une très laconique intervention, l'hôte de l'Algérie a exprimé ses remerciements pour l'hospitalité et a émis le souhait d'améliorer à tous les niveaux les relations économiques et culturelles liant les deux pays. Rappelant à ce titre les différentes potentialités de coopération à exploiter, notamment dans les domaines de la construction et de l'agriculture, l'hôte de l'Algérie n'a pas hésité à révéler une certaine mésentente entre les deux parties. Déjà l'absence du chef de la diplomatie algérienne, Abdelaziz Belkhadem, représenté par l'ambassadeur d'Algérie à Belgrade, à cette occasion laissait apparaître quelques nuages. Selon certains analystes, cette mésentente provient du fait que l'Algérie aurait refusé de rembourser la dette contractée envers l'ex-Yougoslavie et que Belgrade aurait réclamée. Sur ce point, le droit international est clair. En effet, toute dette contractée devient nulle avec la disparition de l'entité créancière. Ainsi on perçoit, et peut-être pas assez en relief, toute la fragilité des relations. Comme il est loin le temps du maréchal Tito où l'Algérie et l'ex-Yougoslavie entretenaient des relations privilégiées.