le hooliganisme prend de l'ampleur dans nos stades Utilisé comme moyen de «juguler» la violence dans les stades, le huis clos est devenu légion et un classique pendant chaque journée de championnat, «tuant» la passion du sport roi alors qu'aucune alternative n'a encore été trouvée. Les stades algériens de football n'ont pas été épargnés par le phénomène de la violence durant l'année 2016, prenant des proportions inquiétantes, voire alarmantes qui ont poussé les pouvoirs publics à agir pour mettre fin à cette bête immonde. A l'instar de l'année 2015 qui a enregistré un chiffre record d'incidents survenus dans les différents stades du pays (34 matchs de Ligue 1 se sont joués en l'absence du public, dont neuf de la JS Kabylie, ndlr), celle de 2016 a également été marquée par cette violence qui ne cesse de s'aggraver au su et au vu des responsables, incapables de trouver les bonnes solutions pour y remédier. Et comme conséquence aux comportements irresponsables de pseudo-supporters, le huis clos est revenu en force dans les stades algériens comme unique alternative aux yeux des responsables pour faire face au fléau de la violence qui ronge le sport roi, après une certaine accalmie. Utilisé comme moyen de «juguler» la violence dans les stades, le huis clos est devenu légion et un classique pendant chaque journée de championnat, «tuant» la passion du sport roi alors qu'aucune alternative n'a encore été trouvée pour permettre aux fans de vivre avec ce phénomène sans la peur au ventre. «Je regrette le retour du huis clos dans nos stades, cela prouve que la violence n'est pas totalement éradiquée. De notre part, nous sommes devenus encore plus sévères dans le traitement des affaires liées au fléau de la violence. Les sanctions ont été revues à la hausse», avait ainsi affirmé le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj. Devant cette situation, les responsables des clubs refusent la sanction du huis clos qui pénalise, selon leurs propos, et les supporters et leurs équipes, contraintes de jouer devant des gradins vides sans le moindre encouragement, «tuant» la beauté du sport. Chez les supporters, premiers visés par la sanction, c'est le même sentiment qui se dégage de leurs propos: refus catégorique du huis clos. A la veille du coup d'envoi de la saison 2016-2017, la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) a opté pour un retrait progressif de ses agents de l'intérieur des stades. Ce fait saillant n'était pas fait pour calmer les esprits, puisque la 1ère journée du championnat de Ligue 1, disputée les 16 et 17 août, a été marquée par des actes de violence. Jamais de mémoire de puristes, une journée inaugurale n'aura été marquée par un tel nombre d'incidents entre supporters survenus dans pas moins de quatre stades du pays. Refusant d'abdiquer, la Fédération algérienne de football (FAF) a appelé la LFP à renforcer les mesures d'encadrement des matchs et à «ne tolérer aucune forme de violence dans les stades ou négligence susceptible de compromettre le bon déroulement des championnats». Dans le souci de lutter contre cette violence qui a conduit jusqu'à la perte d'un oeil chez un supporter du MC Alger lors du derby face au CR Belouizdad au stade 5-Juillet, l'instance fédérale a annoncé de nouvelles mesures allant jusqu'à la fermeture des enceintes pour le reste de la saison. L'autre mesure consiste à délocaliser, sans public, les rencontres des clubs «qui ne respecteront pas la discipline générale». Après plusieurs années donc pendant lesquelles le huis clos a régné sur les rencontres du championnat des deux premiers paliers, notamment allant jusqu'à battre tous les records, les responsables du sport roi en Algérie se sont rendu compte qu'il fallait franchir un autre cap dans leur démarche visant l'éradication de la violence dans les stades. Le premier club à faire les frais de cette nouvelle mesure est le MO Béjaïa, sanctionné par quatre matchs à huis clos, dont deux en dehors de la wilaya, suite aux incidents ayant émaillé la réception du MC Oran (0-0) dans le cadre de la 12e journée. Toutefois, et de l'avis même du président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, la nouvelle mesure risque de ne pas s'avérer efficace. C'est ce qui explique du reste l'autre alternative déjà arrêtée par le Bureau fédéral et qui consiste en la fermeture des stades où il y aura récidive des scènes de violence. Une option qui a de fortes chances d'entrer en vigueur, prédisent les observateurs, au regard des dimensions inquiétantes et alarmantes qu'est en train de prendre le fléau dans les enceintes footballistiques nationales, mais aussi au regard des limites montrées par le huis clos. Le 5 décembre, la Dgsn a organisé une journée d'étude sur le renforcement de la sécurité et le fair-play entre supporters, une occasion pour appeler «tous les acteurs du football national à être impliqués dans la lutte contre la violence dans les stades».Les intervenants ont saisi l'occasion pour, entre autres, appeler à la réactivation du rôle des comités de supporters dans la prévention et la lutte contre la violence dans les enceintes sportives. Dans ce registre, le représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a indiqué que son département avait «avisé l'ensemble des clubs pour la création de comités de supporters et ce, avant la date butoir du 31 décembre 2016.» Pour l'année 2017, tout le monde espère que ces mesures et cette campagne menée par les décideurs porteront leurs fruits dans l'objectif d'assister à des matchs avec zéro violence.