Des oeuvres de deux artistes autodidactes Une exposition de peinture sous le thème «Nuances aux femmes» se tient actuellement à Ezzou'Art Galerie et ce jusqu'au 27 janvier 2017. Elles sont toutes deux autodidactes mais font des merveilles. Leurs oeuvres picturales ont la finesse du professionnel et le doigté de l'expérience en la matière. Elles, ce sont deux jeunes femmes à l'esprit vif, ayant chacune un style unique qui ne cesse d'évoluer. Elles, vous proposent une exposition d'une quinzaine de tableaux de grands formats et ce, jusqu'au 27 janvier 2017 à la galerie Ezzou'Art. L'une est une passionnée de la nature affectionnant particulièrement les paysages. Achab Ouiza, puisque c'est d'elle dont il s'agit, crée de façon spontanée et avec originalité. Pour sa part, Fatiha Ladjadj cherche à harmoniser ses portraits et façonne sa toile comme une sculpture tout en cherchant la profondeur. L'une en peinture à l'huile et l'autre sur acrylique et technique mixte. Fatiha Ladjadj est issue d'une famille kabyle, établie à Oran. Dès son jeune âge, son entourage à l'école admire son don pour la peinture et les arts plastiques. Pourtant, pour son milieu conservateur, le seul art dont il était question à l'époque était la couture. Son abnégation la pousse à reprendre ses études durant trois ans auprès de la faculté centrale, avant de prendre un poste à responsabilité dans une succursale de produits cosmétiques. Invitée à une rencontre littéraire à la galerie Benyaa, c'est l'émerveillement, l'envie de composer lui prend, le soutien quotidien et l'attention de son mari Reda Ladjadj et sa petite famille l'auront définitivement convaincue. Sa persévérance donna ses fruits en réalisant une première exposition au lycée du groupe scolaire les Glycines, ensuite elle enchaîna une autre exposition lors de l'évènement «Consommons tous algérien» en 2014 à l'hôtel El Aurassi et elle participa avec la céramiste Zhira Bacha à une co-exposition à la galerie de l'hôtel Sofitel en 2015. Est-ce Farid Benyaa qui l'aura influencée dans les traits de ses portraits féminins qu'elle restitue en exclusivité? En tout cas les femmes qu'elle nous donne à voir sont belles et sensuelles, nimbées de couleurs. Qu'elles aient un foulard sur la tête ou les cheveux lâchés, la grâce du port féminin est omniprésente et reflète le charme et l'empathie. Parfois recroquevillées sur elles-mêmes ces femmes n'en attirent pas moins l'attention par les chaudes couleurs employées et surtout le regard profond et les traits fins du visage dont elle maîtrise parfaitement la technique pour le dessiner. Ouiza Achab, née en 1965 à Tizi Ouzou, après des études à l'Ecole normale, qu'elle achève d'ailleurs avec brio, major de promo, elle entame aussitôt une longue carrière de professeur d'éducation artistique. Ayant été initiée aux arts plastiques aussi bien par sa formation que par sa carrière, elle s'attaque aux beaux-arts et fait d'ailleurs partie des membres de comités d'organisation ainsi que du jury d'événements culturels et d'expositions au niveau de la direction de l'éducation. Elle a également exposé ses créations au sein de l'ambassade des Etats-Unis, ainsi qu'a la Maison de la culture de Tizi Ouzou. A la galerie de Bab Ezzou'Art ce sont des visions abstraites et semi-abstraites qu'elle a choisi de nous montrer; à la fois des portraits mais aussi des silhouettes d'hommes et de femmes rehaussées de cadres et de voûtes de maisons. Des ombres d'hommes qui planent presque ou surplombent un paysage de désolation peut-être, fait de couleur orange qui rappelle le feu ou l'aube. D'autres tableaux donnent plus à ressentir des palettes de couleurs multiples comme dans un rêve égayé et non plus réveillé. On retiendra la tonalité chaude qui se dégage des oeuvres des deux artistes. Tous ces tableaux de différents formats vous pouvez aussi les admirer jusqu'au 27 janvier. A voir.