Plus de 550 étudiants de l'Ecole nationale supérieure biotechnique, l'une des rares écoles en Algérie, ont entamé une grève illimitée depuis le 2 janvier. Engagés dans un cursus pour un diplôme d'ingénieur plus un master, ces étudiants voient leur avenir menacé. Ils sont déjà en troisième année et rien n'indique la suite de leurs études du fait que l'école n'avance aucune branche de spécialité comme convenu et rien ne rassure sur le devenir de leur fin d'études. L'école basée à l'université 3 de Constantine avait pourtant exigé une moyenne de 15/20 après l'obtention du baccalauréat, pour pouvoir s'inscrire dans cette école d'envergure. Plusieurs démarches ont été entreprises pour faire valoir leurs revendications qui sont restées lettre morte. Le directeur d'école leur a signifié «qu'il ne peut rien faire pour eux et que de toutes façons ils ne représentent rien par rapport au taux d'étudiants inscrits aux universités», confient les étudiants, oubliant qu'il s'agit d'une des rares écoles qui forment des ingénieurs et qui existe encore en Algérie. Les protestataires ne comptent pas s'arrêter à ce stade puisqu'ils sont sur le point de saisir la tutelle. Une correspondance dont une copie a été transmise à notre rédaction sera adressée au ministre de l'Enseignement supérieur, que les étudiants prévoient d'interpeller en personne dans les jours à venir. Pour eux, il n'est pas question qu'on joue avec leur avenir, quitte à aller vers une grève de la faim collective. «Ils sont brillants et capables d'apporter beaucoup au pays, et les raisons de briser leurs motivations restent inexpliquées», témoigne un cadre universitaire.