Le célèbre interprètre de Caravan To Baghdad et Hakmet leqdar Caravan to Sahara est le nom de cette nouvelle et belle aventure initiée en Algérie par l'Aarc et grâce à laquelle l'ex-leader du groupe Dissidenten se lancera à partir du 17 janvier prochain dans une tournée qui le mènera dans le Sud algérien, d'abord à Adrar (Maison de la culture - 17h00), à In Salah, le jeudi 19 janvier 2017, (placette publique - 19h00), à Tamanrasset, le dimanche 22 janvier 2017 (Maison de la culture à 19h00), et enfin à Djanet, le mercredi 25 janvier 2017 (placette publique - 19h00). Mais le point de départ de cette caravane ce sera assurément ce soir, à l'opéra d'Alger à raison de 500 DA l'entrée. Dans cet entretien, Hamid Baroudi revient sur cette tournée mais évoque aussi avec nous ses projets et actualité... L'Expression: Un mot sur cette tournée dans le Sud algérien et pourquoi spécifiquement cette région? Hamid Baroudi: Ce sera pour quatre dates, Adrar, In Salah, Tamanrasset et Djanet. Pourquoi ces villes? eh bien, si je partais à Timimoun, on me dira pourquoi ne pas aller à Adrar? Si je partai à Oued Souf on m'aurait dit pourquoi pas In Salah? J'ai choisi délibérément ces villes parce qu'elles ont été délaissées. Quand on se rend compte que le désert algérien a tant donné à ce pays, une civilisation extraordinaire, Tin Hinane, l'Amenokal, avant les peintures rupestres même etc, toute une dynastie qui est passée par là. Ils ont donné de l'art, des musiciens, du pétrole, de l'énergie solaire, de l'uranium, des diamants...on ne peut qu'être impressionnés et aimer le désert...» Vous êtes aussi l'enfant du désert qui plus est et vous allez incorporer dans votre programme à chaque fois des artistes locaux... Absolument. Là où on s'arrêtera il va y avoir des musiciens de Athmane Bali qui ont travaillé avec moi, qui vont m'accompagner, j'entends l'orchestre original, l'ancien orchestre dont des membres de sa famille, ses filles etc. Ils seront présents avec moi au concert de ce soir, ils apporteront une touche authentique à la musique. D'autres artistes vont intégrer le groupe à Adrar, à In Salah, ainsi de suite... Vous vous êtes plaint du concert de 2015 notamment, que vous avez donné lors de votre grand retour au Palais de la culture. Peut-on dire aujourd'hui que Hamid Baroudi sera accompagné enfin cette fois de ses propres musiciens européens? Oui la dernière fois c'était une catastrophe! On a voulu que je fasse un exploit avec des moyens rudimentaires. Je leur ai dit: vous voulez faire un mariage mais sans le marié! Cette fois je peux vous assurer que le 12 je serai obligatoirement avec mon groupe de base, avec lequel je tourne dans le monde. Il n'y aura pas l'ensemble des musiciens, mais le squelette du groupe ou la colonne vertébrale. J'ai ramené quatre musiciens qui seront avec moi. J'entends le pianiste, le bassiste, le percussionniste Ghani Krija, un autre percussionniste afro, des musiciens de jazz africains. Un qui joue du balafon, l'autre de la kora et un autre musicien argentin qui joue du charango. Les guests y en aura-t-il? Outre la troupe de Athmane Bali je vais intégrer d'autres artistes, trois ou quatre, certainement. Un guitariste, peut-être un joueur de flamenco. Des filles pour la chorale. Une sorte d'épice pour donner un tableau coloré multiculturel à la musique. Vous avez évoqué tout à l'heure la sortie d'un nouvel album. Un mot là-dessus... Il est téléchargeable sur iTunes. En Algérie je n'ai pas d'éditeur. Je ne sais pas encore avec qui je vais négocier. Ce sont mes propres chansons. C'est moi qui ai composé, arrangé et masterisé le tout. C'est ma propre production. C'est un travail de longue haleine. Ça sort sous mon propre label: Hoggar music. J'ai vécu le calvaire avec le groupe Dissidenten. On te donne de l'argent. Vous devenez complètement dépendant, c'est comme au cinéma. Vous proposez un scénario magnifique. On vous demande combien vous voulez de millions? Vous leur répondez: 2 ou 3 millions; on vous dit: on vous donne 6 millions, mais vous changez les éléments qui ne nous intéressent pas. C'est pour cela que je me suis éclipsé pour me ressourcer et m'inspirer. On a parlé de préservation du patrimoine. Vous avez évoqué la réalisation d'un documentaire... On y verra comment cet album a été produit. Ce sera une sorte de making of, mais avec des parenthèses qui seront ouvertes sur Athmane Bali. On ne verra pas seulement Bali, mais sa mère aussi, notamment dans le clip que je vais réaliser aussi sur la chanson Back to the groove. On verra comment on a travaillé ensemble sur le tournage et comment plus tard les deux ont disparu. Toutes les personnes qui jouent dans ce clip me sont familiers. J'ai eu du mal à faire le montage parce qu' à chaque fois que je les vois en train de rire ou des scènes ratées, ça me touche, mais en même temps quand je les revois je me dis que je ne fais que les ressusciter par l'image. En fait, il y a deux chansons où on les voit, dans Lala Mina et Akalin, qui veut dire Ma patrie en tamasheq. Juste après cette tournée, vous allez vous envoler en Egypte? Oui pour produire l'album de Mohamed Mounir. Je vais rester là-bas une douzaine de jours. On va enregistrer les violons, toute l'orchestration... Je travaille beaucoup avec l'acoustique là-bas. Comme à l'époque de Oum Keltoum. Ils ont tous les musiciens qu'il faut là-bas, mais lui est plus intéressé par le synthé notamment. Tout ce qui est électronique. On s'est mis d'accord pour faire une combinaison. Il faut les violons etc., en même temps il s'inspire de ce que je fais, ma manière que j'ai à mélanger les mélopées algériennes avec le moderne. Il veut avoir ça, mais avec un son égyptien. Dans quel état d'esprit préparez- vous ce concert dans cet espace qui est quand même grand, l'opéra d'Alger? C'est grand et c'est fait pour un orchestre acoustique, mais je vais ramener avec moi un technicien allemand et un autre. Au total il y aura trois techniciens. On doit faire demain un travail de sonorisation et on va renforcer le son de sorte à donner un bon son clair, très audible, sans déranger qui que ce soit. Ce sera deux heures de live, sûr!