Si la classe politique française est sévèrement touchée par un grand problème de racisme dans le paysage audiovisuel, le phénomène est plus visible. Dans un rapport publié par le CSA, on décrit les personnes «perçues comme non blanches» pour éviter de parler des personnes de couleur. Tout en utilisant des termes un peu détournés, Mémona Hintermann, conseillère au CSA en charge de la diversité, critique sévèrement l'absence des blacks-beurs dans le paysage audiovisuel français Dans son rapport sur la diversité, publié depuis 2009, le CSA note que la représentation des personnes «perçues comme non blanches» a légèrement augmenté en deux ans (16% en 2016 versus 14% en 2014), pour retrouver un niveau équivalent à celui de 2013, grâce aux programmes de sport et aux fictions. Mais à l'inverse, elles sont les moins représentées dans les programmes d'information (11% en 2016) alors qu'elles «devraient refléter justement la diversité de la société française». Ainsi on se souvient que France 2 qui avait été la première télévision française à avoir offert le poste de présentateur vedette à un Maghrébin Rachid Arhab ou encore TF1 qui avait offert la première place au JT de 20h à un black, Harry Roselmack. Depuis cette date, ces deux télévisions ont fermé leurs écrans aux figures de la diversité. C'est le même traitement sur les chaînes d'info de la TNT, puisque BFM TV et iTélé, ne présentent pas assez de journalistes issus de la diversité. On a la journaliste issue des DOM-TOM Audrey Pulvar et du Maghrébin Yani Khezzar et surtout Aida Touiri qui, dernière, dirige la matinale de iTélé. Aida Touiri est française d'origine tunisienne, elle avait vécu en Algérie durant un certain temps avec son mari diplomate français, avant de partir sur M6 puis sur iTélé. Sur BFM TV, chaîne dirigée par un Franco-Israélien Drahi, seul un Maghrébin fait office de vedette sur la première chaîne d'infos de France: Rachid M'Barki. C'est insuffisant pour un pays comme la France où la diversité dans la société est très importante. Dans le cinéma et la fiction c'est très différent. Ainsi, le CSA relève que fictions américaines et européennes accordent à ces personnes une place «significativement plus importante» que les fictions françaises, les «attitudes négatives» y sont incarnées à 25% par des personnes «perçues comme non blanches» (contre 20% en 2015). Par ailleurs, la télévision fait la part belle aux catégories socio-professionnelles les plus aisées (CSP+), qui constituent 76% des personnes représentées à l'écran alors que seulement 27% des Français appartiennent à ces catégories. Le baromètre de la diversité 2016 a été réalisé à partir du visionnage de deux semaines de programmes en mai et septembre sur 17 chaînes de la TNT gratuite et Canal+, durant les tranches horaires de 17 heures à 23 heures, hors publicités et bandes annonces, et des JT de la mi-journée. [email protected]