Le Conseil supérieur de l'audiovisuel s'alarme. Les rapports se suivent et se ressemblent. L'écran ne reflète toujours pas la diversité de la société. La télévision hésite à passer à la couleur. Minorités ethniques, handicapés ou ouvriers sont encore trop peu représentés à la télévision : c'est le constat du quatrième baromètre annuel de la diversité réalisé par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui compte auditionner prochainement les patrons de chaînes pour obtenir de nouveaux engagements. Par rapport à la précédente étude réalisée en 2011, «il n'y a aucune révolution, il n'y a que quelques mini-vaguelettes, quelques mini-évolutions», regrette Mémona Hintermann, présidente du groupe de travail sur la diversité au CSA. Etabli en observant les programmes pendant deux semaines, du 3 au 16 septembre 2012, sur 16 chaînes gratuites et Canal+, ce baromètre examine trois thèmes : l'origine ethnique perçue, les catégories socio-professionnelles et le handicap. C'est principalement concernant la diversité des origines que «les résultats ne sont pas satisfaisants du tout», a indiqué Mémona Hintermann. Seules 12% de personnes perçues comme «non blanches» sont présentes à l'écran, soit 3 points de moins qu'en 2011. «Il y a quelque chose à changer dans notre système mental, derrière ça il est question d'intégration.» «Il y a un lien très fort entre la conscience de la diversité et le refus de la discrimination», renchérit le président du CSA, Olivier Schrameck. «Nous pensons tous au sein de notre institution que les médias audiovisuels et tout particulièrement la télévision ont un rôle essentiel à jouer parce qu'ils sont une forme de miroir qui nous représente», a-t-il ajouté.