La responsable en charge des questions de diversité au sein du Conseil supérieur de l'audiovisuel (Csa), Mémona Hintermann, a dénoncé dans une interview dans le journal Le Monde, le peu de présence des Noirs, des Arabes ainsi que des handicapés sur les plateaux de télé en France. «Sur la diversité, je ne reculerai pas, sinon je ne sers à rien», a déclaré Mémona Hintermann. Elle a ensuite regretté l'absence en France de données précises et vérifiables sur la question de la représentativité des catégories sociales au petit écran. «Un outil statistique manque cruellement pour savoir où nous sommes, sinon nous continuerons d'entretenir les fantasmes, les frustrations et la colère», a déclaré la responsable en charge des questions de diversité au sein du CSA. En France, la classification des individus en fonction de leurs origines ethniques ou raciales reste interdite. La représentante du CSA a tout de même affirmé qu'avec 17% de non-Blancs représentés dans la fiction, ils auront bientôt atteint le quota! Selon certains critiques, les questions de représentation ne se posent pas à la télé, car la qualité d'un programme n'a rien à voir avec la diversité des visages montrés ou des accents entendus. Et ne parlons pas du handicap! On est à 0,4% de personnes représentées, soit presque rien. C'est comme si ces citoyens n'existaient pas, qu'on ne voulait pas les voir. Qui a peur de ces gens-là lit-on? De même, les Noirs, les Arabes. Il serait temps, comme les Américains ou les Britanniques, d'engager un véritable débat sur ces questions de manière décomplexée et dépassionnée. Interrogé sur la présence de cette catégorie sur la chaîne Numéro 23 consacrée à la diversité, Mémona Hintermann répond: «Je n'aime pas l'idée de parquer des gens, un sujet, une question. Cette chaîne ne suffit pas. D'ailleurs, la majorité des spectateurs suivent TF1, France Télévisions, M6 et Canal+. Cette dernière, justement, sans le crier sur les toits, est au fond la plus exemplaire sur cette question.» L'ancienne journaliste de France 3, ne précise pas les programmes ni les chaînes qui n'accordent pas d'importance à la diversité. Car en observant les programmes de la télévision française, on se rend compte que France Télévisions, par exemple, ne possède pas de présentateur de journal d'origine maghrébine ou black. France 2 a été pourtant dans les années 1980, la première télévision française à ouvrir son antenne à une journaliste d'origine maghrébine: Rachid Arab. Aujourd'hui, la télévision publique n'accorde aucune ouverture à un journaliste d'origine maghrébine, sauf pour France 24, qui est destinée à un autre public. D'un autre côté, TF1 a été la première chaîne également à donner le JT à un journaliste de couleur, en l'occurrence Harry Roselmack. Dans cette affaire, c'est Canal+ qui a été la plus ouverte dans le domaine de la diversité. Aujourd'hui, les Arabes et les Blacks qu'ils soient des Dom-Tom ou d'Afrique ne passent plus sur les télévisions généralistes, ils ne passent que sur les télévisions de la TNT, comme BFM TV, I télé, D8 ou encore NRJ 12. Les constatations de Mémona Hintermann, sont aujourd'hui dépassées, voire non actualisées. [email protected]