img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P170117-09.jpg" alt=""On manque de confiance et d'assurance"" / L'ex-coach de l'Equipe nationale algérienne de football et driver de plusieurs clubs d'envergure aussi bien en Algérie qu'à l'étranger, Abderrahmane Mehdaoui, a bien voulu répondre à nos questions sur le premier match des Verts contre le Zimbabwe (2-2) tout en évoquant la prochaine rencontre de l'Algérie face à la Tunisie jeudi prochain. L'Expression: Que vous inspire ce résultat nul (2-2) entre les Verts et les Zimbabwéens? Abderrahmane Mehdaoui: Ce résultat nous a ébranlés dans la mesure où on s'attendait vraiment à une victoire. Mais on a été déçu et on se pose même des questions. Car au vu de la physionomie du match on est passé à côté d'une défaite. Êtes-vous convaincu du «Onze» rentrant aligné par le staff technique dans ce premier match? Compte tenu des deux matchs amicaux contre la Mauritanie et les bonnes prestations notamment de Bensebaini et Belkhiter, ces deux joueurs ont donc bien convaincu le staff. Et la blessure d'Abeid a donc poussé le staff à choisir le duo Bentaleb-Guedioura. Quant à M'bolhi, il a bien pu récupérer au moment où les autres sont considérés comme «intouchables», Mahrez, Brahimi, Slimani et Soudani, c'est donc un choix logique. Qu'est-ce qui a manqué à notre Equipe nationale pour être plus convaincante? Je pense que notre sélection traverse une période de turbulence surtout sur le plan mental. On sent que la sélection a perdu de sa sérénité et de sa stabilité dans le jeu et l'évolution dans les matchs. On a le sentiment que l'équipe n'arrive pas à bien gérer le cours du match. On manque de confiance et d'assurance; en menant on se retrouve mené au score en laissant l'adversaire faire à sa guise pour nous planter deux buts. D'un bon moral et d'une confiance retrouvée après le premier but on perd la lucidité après le but égalisateur avant de tomber carrément dans le doute après le second but de l'adversaire. Heureusement qu'en seconde mi-temps, il y a eu des correctifs aux lacunes et le rappel à l'ordre de certains joueurs pour retrouver ce côté agressif des Algériens et surtout cette percussion au niveau de l'attaque. Ce nul permet de tirer plusieurs enseignements et il va falloir apprendre à très bien gérer le cours des matchs et surtout l'avantage qu'on a. Ne pensez-vous pas que la défense algérienne manque de confiance? Je pense plutôt qu'il y a un problème d'organisation défensive. On avait un problème d'axe central et maintenant on a un problème dans l'évolution du bloc défensif bien qu'il faille aussi tenir compte du plan individuel où manque l'anticipation et la faiblesse au gain des duels. Il faut que l'échelonnement défensif soit plus équilibré car il manque cet équilibre indispensable pour bien évoluer sur le terrain. Car ces tares ont d'ailleurs permis de donner des solutions à l'adversaire. Ne constatez-vous pas un manque d'efficacité offensive chez les Verts surtout en seconde période? Heureusement qu'il y a eu cette grande confiance remarquable chez Mahrez qui justifie bien son statut de meilleur joueur africain. Les autres, par contre, étaient moins efficaces et pourtant ils ont les capacités de bien s'adapter plus facilement. Par contre, Slimani a manqué terriblement de soutien. Et c'est lui qui venait au soutien de Brahimi, Mahrez et Soudani. Se retrouvant seul, sans soutien devant quatre défenseurs et surtout le capitaine d'équipe très agressif pour ne pas dire méchant, Slimani ne pouvait bien s'exprimer. Et justement comment voyez-vous donc le prochain match contre la Tunisie jeudi prochain? C'est un match derby et les Verts se doivent de corriger les lacunes constatées face au Zimbabwe. Il y a aussi le positionnement de certains joueurs à revoir par le staff technique sans oublier le travail d'équilibre entre les zones à redynamiser en réduisant l'espace entre les zones, par exemple. La Tunisie est une équipe dont la composante n'a pas trop changé puisqu'on retrouve bien cette cohésion entre les joueurs et ce bon jeu collectif. Contre le Sénégal, les Tunisiens ont bien joué et se sont créés plusieurs occasions de marquer avec un M'sakni des grands jours. Seulement, ils ont manqué d'efficacité à l'approche des buts. C'est une équipe qui a de la bonne maîtrise du jeu et de bons joueurs auxquels il faut faire très attention. D'ailleurs, la Tunisie est condamnée à gagner après sa défaite contre le Sénégal...? Eh bien, même l'Algérie est condamnée à gagner, car un nul, c'est deux points de perdus. Et un autre nul n'est pas du tout à conseiller pour notre sélection. C'est dire que ce derby est bien dans son contexte et ce sera donc une belle explication algéro-tunisienne. Si tu perds, tu es donc directement éliminé alors il va falloir cravacher dur et surtout corriger les lacunes constatées lors du premier match et être plus efficace en attaque. L'Algérie et la Tunisie sont donc dans la même situation lors de leur confrontation décisive de jeudi prochain. En tout cas, notre sélection a l'avantage psychologique par rapport aux Tunisiens et bien que le sélectionneur Leekens connaisse les faiblesses des joueurs tunisiens pour avoir drivé la sélection, il n'en demeure pas moins qu'un derby est un derby avec tout le suspense qu'il annonce au moment où les deux équipes se trouvent dos au mur pour ne pas dire condamnés à gagner pour prendre une option pour la qualification. Un mot sur le Sénégal peut-être? Oui. On sent que cette sélection joue du bon football. Mais, face à la Tunisie, elle a commis beaucoup d'erreurs. Les joueurs ont voulu faire la différence d'entrée et ils ont réussi. Mais par la suite, la Tunisie a bien joué et leur a posé des problèmes. Dans tous les cas, le Sénégal possède des éléments qui maîtrisent bien le jeu collectif avec ce numéro 5 et le joueur Mani qu'il faut surveiller de très près, il faut aller les provoquer pour tenter de les défaire, mais on n'en n'est pas encore là... On vous laisse le soin de conclure. C'est dommage que notre sélection ait perdu de sa sérénité et de sa confiance peut-être à cause de cette instabilité qui caractérise notre football. Il faut une confiance mutuelle entre les dirigeants, les staffs et les joueurs pour reprendre cette confiance indispensable à la bonne maîtrise des cadres psychologique et moral. La confiance ainsi retrouvée permettra par la suite à tout un chacun de prendre ses responsabilités autant dans son comportement que dans ses actes avec la grande volonté de bien représenter le pays. On sent un petit blocage psychologique chez les joueurs et il faut donc impérativement les aider à décompresser pour mieux s'exprimer sur le terrain avec bien évidemment la bonne gestion des matchs.