img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P130128-07.jpg" alt=""L'EN a manqué de cohésion"" / Ancien joueur international de l'équipe du FLN et ex-sélectionneur de l'Equipe nationale algérienne et ex-coach du MC Alger, champion d'Afrique, Hamid Zouba a bien voulu revenir dans cette interview à l'Expression sur l'élimination de l'équipe nationale algérienne de la CAN 2013 après sa deuxième défaite face au Togo (2-0) avant-hier. L'expression: Quelles sont vos impressions après cette amère et humiliante élimination des Verts dans cette CAN 2013? Hamid Zouba: Je crois que la stratégie utilisée est déjà fausse. Il y a lieu d'abord de noter que le séjour en Afrique du Sud est très long. Ensuite, il y a ce problème de cohésion qui fait défaut à la sélection algérienne. Voyez la composante de la sélection contre l'Afrique du Sud, celle contre Platinum et celle contre la Tunisie et là, vous constatez qu'il faut tout revoir. De ce constat, on s'aperçoit qu'en réalité, le staff technique est allé en Afrique du Sud sans avoir arrêté son équipe type. Il est inconcevable de se présenter dans une compétition comme celle d'une phase finale de Coupe d'Afrique sans avoir au préalable dans sa tête l'équipe type. Les prestations de l'Equipe nationale démontrent que le staff technique n'avait pas son équipe type qu'il devait aligner contre la Tunisie. Vous avez évoqué tout à l'heure le long séjour des Verts en Afrique du Sud pouvez-vous être plus explicite? Oui. Dans ce genre de compétition et dans le climat d'un pays comme l'Afrique du Sud, 4 ou 5 jours avant la compétition sont suffisants pour que les joueurs restent excités par l'approche de la compétition. La réalité est que le staff technique est allé en Afrique du Sud sans avoir un groupe de référence et si on ajoute le changement fréquent dans la composante de l'équipe, on tombe sur un manque de cohésion et donc il y a bel et bien incohérence. Et c'est cette incohérence au sein des Verts qui a produit comme effet, une élimination immédiate. Le sélectionneur connaît les joueurs depuis plus d'une année. Nous avons l'impression que la Tunisie et le Togo n'ont pas de bonnes équipes, mais il se trouve qu'ils ont de très bons responsables. Ils ont mis leurs joueurs dans l'état d'esprit de ce championnat à trois matchs seulement. Quant à notre sélection, nos joueurs sont restés avec leur état d'esprit du championnat dans leurs équipes respectives. Et c'est toute une différence d'approche et de vision. De plus, les Tunisiens et les Togolais ont joué défensivement et offensivement d'une manière décisive. Ils ont compris qu'ils n'avaient pas le temps de faire le jeu. Cela a été fait par notre sélection. Et c'est une faute grave à ce niveau. Car, dans un tel niveau il faut aller à l'essentiel. Et l'essentiel c'est justement la concrétisation, non? Sans aucun doute. Les Togolais et les Tunisiens avant eux, ont compris que les Algériens font le jeu alors ils ont procédé par un jeu attentiste. Ils laissent jouer les Algériens et procèdent par des attaques à partir du centre. Car faut-il savoir aussi que lorsque tu fais le jeu, tu te découvres. Les Verts faisaient le jeu et se sont donc découverts sur le plan défensif. Et cela a été bien exploité par les Tunisiens et surtout par les Togolais dans ce second match décisif. Vous faites allusion à l'axe central des Verts qui n'a pas l'habitude de jouer ensemble? Ce qui prouve que le staff technique n'avait pas l'équipe type en tête. Il fait des coups d'essais alors que dans un moment pareil il faut avoir une stratégie bien claire dès le début. Contre la Tunisie par exemple, je ne vois pas pourquoi faire rentrer Lemmouchia alors que le match est à égalité (0-0). Qu'attendre de Lemouchia dans ce cas, qu'il marque? Car moi, j'aurai bien vu Bezzaz au lieu de Lemouchia. Contre le Togo, c'est cette idée qui est bien exploitée. Les joueurs togolais ont compris que les Algériens ont perdu leur premier jockey à savoir la confiance, après la défaite contre la Tunisie. Ils ont donc joué sur ce chapitre. L'équipe algérienne doutait de plus en plus lors du match et c'est bien exploité par Adebayor est ses compatriotes. Et comment voyez-vous le prochain match contre la Côte d'Ivoire? Je me demande dans quel état d'esprit les joueurs algériens vont-ils aborder cette dernière rencontre dans la mesure où ils savent qu'ils sont déjà éliminés. C'est une question pertinente à laquelle on ne pourrait répondre que sur le terrain. Et là, je pense qu'il faudrait une nouvelle équipe contre la Côte d'Ivoire. Il faut faire jouer ceux qui n'ont pas participé aux deux premiers matchs. Car de là, on pourrait peut être trouver deux ou trois éléments qui émergent pour assurer la prochaine échéance. Quelle est votre conclusion? Je voudrais dire un mot sur les sponsors. Il y a eu beaucoup de tapage autour de l'équipe et de ses sponsors. On a fait en sorte que les joueurs sentent que l'Algérie leur devrait quelque chose. Ils ont donc perdu le goût de l'effort avec l'apport qu'ils ont eu de la part des sponsors. Moi, j'aurai bien voulu que cet argent des sponsors aille à ces clubs, pour les aider à construire et à gérer des centres de formation. Ca serait un véritable investissement digne des grands gestionnaires. Car, il faut revenir à la source. Il faut revenir à la formation. Il faut former notre sélection nationale à partir des centres de formations. Et là, je ne dirai pas plus pour l'instant...