Deux Algériens ont réussi à rafler les 2e et 3e places de la compétition Dans ce concours, les membres du jury ont jugé inutile l'attribution du premier titre estimant que «la langue de l'écriture scénique est faible». Quoiqu'on dise ou encore quoiqu'on stigmatise, la réalité du théâtre algérien ne peut être jaugée qu'à partir des compétitions d'envergure internationale dans lesquelles il prend part. Celui-ci est à la fois producteur et créateur, notamment en matière de texte. C'est ce qui est ressorti du concours d'écriture théâtrale dans lequel deux Algériens, ayant pris part, ont réussi à rafler les 2e et 3e places de la compétition inscrite dans les activités de la 9ème édition du Festival du théâtre arabe qui se poursuit à Oran. Dans son verdict rendu en fin de journée mardi dernier, les membres du jury ont unanimement décerné le 2e titre de la compétition du texte théâtral à l'Algérienne Kenza Mebarki qui a présenté son texte intitulé «Djeha digital». Dans cette oeuvre, Kenza Mebarki s'est ingéniée en mettant en valeur le personnage arabe en quête de son identité. La composition de Kenza Mebarki est destinée aux enfants les incitant à prendre conscience de l'historicité et la valeur de leur patrimoine, leur langue et leur identité, et ce à la lumière de l'avènement des nouvelles mutations mondiales et les nouvelles technologies. Kenza Mebarki n'est pas à son premier coup dans ses écritures. Auparavant, elle a réussi à décrocher deux fois consécutivement le Prix du chahid Ali Maâchi dans le cadre de la compétition instituée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. En 2016, elle a également arraché le Prix de «Dr Haifae Es-Sanaaouss» du monodrame au Koweït en 2016. La troisième place est revenue à un autre Algérien, en l'occurrence Omar Ferroudj pour son texte «Un seul Zéro». A travers son oeuvre, Omar Ferroudj met en exergue les nouvelles techniques de l'information tout en mettant en valeur la nécessité du développement de l'imagination et la pensée chez l'enfant. Le deuxième Prix bis est revenu de droit à la Syrie représentée par Mustapha Mohamed Abdelfattah avec son texte «Darine cherche un pays». Le troisième titre bis est revenu à l'Egypte, représentée par Mohammed Mohammed Moustadjab pour son texte «Photo selfie». Dans ce concours, le jury n'a pas jugé utile l'attribution du premier titre estimant que «la langue de l'écriture scénique est faible ainsi que pour la construction des personnages». «Les textes primés nécessitent une amélioration», a indiqué un membre du jury, le critique palestinien Fathi Abderrahmane. Le théâtre arabe est faible. Le consensus est commun chez des académiciens ayant pris part à la rencontre d'Oran. Plus d'un croit dur comme fer que les «recherches scientifiques sur le théâtre arabe n'apportent rien de nouveau». Pis, expliquent-ils, «elles sont de faible qualité». Le premier aveu est venu du Dr Sid Ali Ismail, enseignant à l'université de Hilwan, Egypte. En ce sens, il a affirmé que «la recherche scientifique dans le domaine du théâtre connaît une régression significative dans le Monde arabe et une baisse de la qualité à cause des vols sans scrupules». D'un ton avant-gardiste, il a préconisé un traitement de choc en invitant les chercheurs à se mettre sérieusement à la besogne. Dans ce cadre, il a indiqué qu'«il est nécessaire pour les enseignants encadrant les recherches de bien vérifier leurs exposés au service du théâtre arabe». Les finances constituent le nerf de la guerre. Le Dr Sid Ali Ismail a mis l'accent sur l'importance de financer les recherches scientifiques rigoureuses et l'exigence de réunir les conditions nécessaires pour permettre de réaliser des recherches de qualité. De tels propos sont soutenus par Djamila Mustapha Zeggai de l'université de Sidi Bel-Abbès, Algérie. Celle-ci trouve que «les recherches scientifiques dans le domaine du théâtre n'ont apporté rien de nouveau». Dans le sillage de ses explications, elle a fait remarquer que «la plupart des chercheurs arabes s'appuient sur des sites Internet, ce qui dénote d'un manque de sérieux». L'initiative ne manque pas. C'est ce que défend la directrice de l'Institut supérieur des métiers d'arts du spectacle et de l'audiovisuel de Bordj El Kiffane, Akkak Fouzia. Dans son argumentaire, elle a souligné «que de nombreuses tentatives oeuvrent à relancer la recherche scientifique théâtrale pour l'adapter à la société, mais d'une manière timide sur le plan créatif par rapport aux recherches en Occident». Dans le but d'encourager et de pousser de l'avant les chercheurs spécialistes du théâtre, l'Instance arabe du théâtre a jugé utile de programmer, au titre du Festival arabe du théâtre, une conférence autour de trois recherches lauréates au concours arabe de recherche scientifique, auquel ont pris part 24 chercheurs de différents pays arabes.