Le dossier libyen sur la table des discussions Outre Messahel, sont présents les ministres des AE de Libye, de Tunisie, d'Egypte, du Soudan, du Tchad et du Niger, l'envoyé spécial de l'ONU, Martin Kobler, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit et l'envoyé spécial de l'Union africaine en Libye, Jakaya Kikwete. Les travaux de la 10e session des pays voisins de la Libye ont eu lieu hier au Caire, avec la participation du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Cette réunion fait suite à celles d'Alger, de Tunis et du Niger et son ordre du jour, à savoir l' «examen des derniers développements de la situation en Libye et l'échange de vues sur toutes les formes de soutien que pourraient apporter les pays du voisinage aux efforts visant à encourager les parties libyennes à parvenir à un accord susceptible de faire sortir ce pays frère et voisin de la crise», a revêtu une dimension particulière en ce début d'année. Le Groupe des pays voisins a de nouveau souligné sa détermination à oeuvrer pour «soutenir les efforts en faveur du parachèvement du processus onusien pour le règlement de la crise dans la cadre de l'accord politique signé le 17 décembre 2015», comme cela a été indiqué dans un communiqué. Composé des ministres des Affaires étrangères de Libye, de Tunisie, d'Egypte, du Soudan, du Tchad et du Niger et en présence du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, du secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit et de l'envoyé spécial de l'Union africaine en Libye, Jakaya Kikwete, le Groupe des pays voisins s'est évidemment penché, entre autres sujets, sur le récent bilan des frappes américaines à Syrte au cours desquelles «plus de 80 jihadistes» de l'EI ont été tués, selon le secrétaire à la Défense sortant A1shton Carter.» «Environ une centaine de munitions (bombes ou missiles) ont été utilisées dans cette attaque», avait tenu à préciser le porte-parole du Pentagone, Peter Cook qui a ajouté que deux frappes aériennes ont eu lieu, ciblant deux camps de Daesh, à 45 km de Syrte, d'où Daesh a été expulsé. Si au plan militaire, les nouvelles sont relativement rassurantes, malgré le tout récent attentat à la voiture piégée, dans Benghazi, la donne politique est toujours aussi complexe, sinon critique, malgré d'intenses efforts de la diplomatie algérienne, fortement engagée dans la poursuite du dialogue entre toutes les parties concernées afin de parvenir à un accord scellant la réconciliation et le retour à la paix et à la sécurité dont a tant besoin le peuple libyen. Il faut dire que la nouvelle conjoncture internationale risque d'impacter ces efforts opiniâtres que consent le Groupe des pays voisins alors qu'en Libye, nombreux sont ceux qui persistent à jouer leur partition singulière au risque de précipiter leur peuple dans des drames tels qu'on les observe dans d'autres contrées pas très éloignées, d'ailleurs. Les ambitions personnelles et les querelles tribales empoisonnent depuis plusieurs années les pourparlers et freinent l'avènement d'un succès du dialogue inclusif. Bien des partenaires étrangers ont pu être tentés par un rejet de ces discussions qui n'en finissent pas, mais l'Algérie qui mesure pleinement les risques d'un désengagement sur ce dossier et les conséquences néfastes pour l'ensemble de la sous-région maghrébine et sahélienne ne veut en aucun cas renoncer. Au point que, dans certains cercles, on lui attribue le rôle de Salomon et on guette, avec une attention suspecte, le faux-pas ou l'échec du processus pour pointer le doigt sur «l'échec de sa diplomatie». Ce serait oublier un peu vite que l'accord du 31 décembre 2015 a été scellé à Skhirat, et qu'il en porte des stigmates dont tout le monde, à l'époque, avait préféré faire abstraction. Le dialogue inclusif qui conjugue les attentes des forces armées, des milices, des formations politiques, des chefs de tribus et de la société civile est un travail de longue haleine et il requiert des trésors de stratégies pour concilier tous les irréconciliables. Cela, le Groupe des pays voisins dont certains membres brodent, eux aussi, une variation singulière en fonction des intérêts latents agit au nom de l'Union africaine et des objectifs assignés à la médiation onusienne. Cette même médiation pour la réussite de laquelle l'Algérie travaille avec abnégation, sans relâche, sans peur et sans reproche. A la faveur du rendez-vous cairote, chacun aura sans doute mesuré l'importance de la nouvelle selon laquelle l'ancien président Obama, juste avant de quitter le pouvoir, a retiré la Libye d'une liste de zones de combats (Afghanistan, Irak, Syrie...) où l'usage de drones armés est autorisé «sans obéir à des règles spécifiques de protection des civils». Même si cette mesure risque fort d'être annulée par Donald Trump, il n'empêche que les chiffres des ONG qui parlent de 1 100 victimes pour 53 frappes alors que Washington avoue une victime civile et 441 terroristes illustrent bien l'ampleur du défi. Plus que jamais, tous les efforts doivent converger pour affirmer l'autorité du gouvernement d'union nationale de Fayez al Serraj pour lui permettre de mener une lutte sans merci contre les groupes terroristes dont la menace est persistante. La prochaine réunion du Groupe aura lieu à Alger Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, réunis samedi au Caire avec la participation du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, ont convenu de la tenue à Alger de la prochaine réunion des pays voisins de la Libye. Le communiqué final de la 10ème réunion ministérielle des pays voisins de la Libye tenue samedi au Caire a salué «les efforts consentis par l'Algérie et ses démarches visant à rapprocher les vues entre les belligérants libyens pour parvenir à un règlement politique dans le cadre du processus politique onusien, à la faveur du dialogue inter-libyen et de la réconciliation nationale». Dans son allocution, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui a salué les efforts consentis par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en faveur du règlement de la crise libyenne.