Le représentant onusien Martin Kobler Le 26e Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine qui s'est tenu les 30 et 31 janvier à Addis-Abéba a entériné une proposition de l'Afrique du Sud en désignant l'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete, en qualité d'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Libye. Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a souligné hier à Alger où il effectue une visite de travail la nécessité de permettre l'installation du gouvernement d'union nationale «à Tripoli», persuadé que les pressions multipliées de ces derniers jours sur les deux factions rivales pour la validation de la liste du gouvernement Al Saraj sera bénéfique. Le représentant onusien a en effet affirmé, dans une déclaration recueillie par l'APS, qu'il fallait «avancer avec le processus politique en installant un gouvernement à Tripoli» qui «doit être sur place avec l'administration, constituée de technocrates». «Il est important de former un gouvernement, de renforcer aussi la position du Premier ministre et d'aller à Tripoli», a martelé l'émissaire de l'ONU qui a mis l'accent sur l'urgence de mettre fin à une situation «irrégulière», créée par le «vide politique (...) et militaire» et favorisant «l'expansion du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI)». Parallèlement, il convient de relever que le 26e Sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine qui s'est tenu les 30 et 31 janvier à Addis-Abéba a entériné une proposition de l'Afrique du Sud en désignant l'ancien président tanzanien Jakaya Kikwete, en qualité d'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Libye. Ce choix a d'ailleurs été salué par le représentant libyen des Affaires étrangères qui a rendu un hommage appuyé à l'ancien président tanzanien dont il a souligné «l'expérience et la sagesse» avant d'affirmer que le gouvernement libyen mis en place dans le cadre du dialogue consensuel ne ménagera aucun effort pour faciliter la mission de l'émissaire de l'organisation africaine en vue d'un règlement politique de la crise. Cet intérêt manifeste pour la situation qui prévaut au nord du continent, malgré l'enjeu majeur du conflit burundais auquel l'essentiel des tractations a été consacré, illustre l'inquiétude des pays membres face à la montée du péril terroriste incarné par l'Etat islamique mais aussi Boko Haram et les Shebab somaliens. En même temps, un groupe de contact composé de cinq chefs d'Etat africains a été installé pour aider à la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye et tenter ainsi de contrer la progression du groupe Etat islamique dans ce pays en proie au chaos. «Le soi-disant IS (groupe Etat islamique) se propage vers l'est de la Libye, frappant les installations pétrolières comme à Ras Lanouf et souhaitant élargir sa présence dans ce pays, y compris au sud», a rappelé dimanche dernier à la presse le commissaire Paix et Sécurité de l'UA, Smaïl Chergui. C'est dans ce contexte de crises et de pressions diverses que l'Algérie est sollicitée activement par le représentant du secrétaire général de l'ONU, Martin Kobler, pour dénouer les fils du dialogue. La situation qui a favorisé l'implantation de l'EI et plusieurs autres groupes terroristes inquiète fortement les pays voisins comme la Tunisie et l'Algérie, qui a suspendu vendredi la liaison aérienne Alger-Tripoli. C'est pourquoi le ministre algérien des Affaires maghrébines a tenu à répéter: «Nous sommes tous d'accord, impatients et pressés de voir ce gouvernement mis en place et de le voir s'installer à Tripoli...»