Michel Sapin Le ministre semblait confiant quant à la capacité de l'Algérie de relever le défi économique avec «beaucoup de détermination». Le ministre français de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a démenti, hier, les propos des deux députés sur les prétendus rapports tendus entre l'Algérie et la France sur certaines questions. Michel Sapin a tenu à souligner que «globalement, nous avons des relations très fructueuses, très confiantes dans les domaines économiques comme dans tous les autres aspects de la coopération bilatérale», a affirmé le ministre français, dont les propos ont été repris par l'APS, la Télévision et la Radio nationales. Il sortait d'un entretien avec son homologue algérien, Hadji Baba Ammi. Cette entrevue qui a eu lieu quelques minutes avant l'ouverture des travaux de la réunion des ministres des Finances des pays du Forum de dialogue 5+5 des pays de la Méditerranée occidentale, semble avoir été dictée par l'actualité récente. Faut-il rappeler, en effet, que selon le député Jean Glavany, membre du Parti socialiste, au pouvoir en France, il y aurait au sein du gouvernement algérien, des ministres franchement anti-français et que les hommes d'affaires de l'Hexagone n'étaient pas à l'aise en Algérie. La déclaration de Michel Sapin contredit totalement celle du député. «C'est toujours important qu'on puisse se connaître à la fois personnellement et parler de la situation de l'Algérie qui a fait face, comme beaucoup d'autres, à une baisse de ses recettes due à la baisse du prix du pétrole», notera le ministre qui semblait confiant quant à la capacité de l'Algérie de relever le défi économique avec «beaucoup de détermination». M.Sapin n'est pas allé par quatre chemins pour assurer que «l'Algérie est aujourd'hui en situation de faire face à ces difficultés sans renoncer aux investissements nécessaires au développement du pays». Une manière de reconnaître le bien-fondé de la démarche du gouvernement algérien, face aux difficultés financières que le pays affronte depuis plus de deux ans. Ce dont Glavany semblait douter, dépeignant un pays au bord du gouffre. Michel Sapin affirme même que les deux pays ont «beaucoup de bilatéral, notamment dans des domaines dont nous allons parler (pendant la rencontre des 5+5) comme la lutte contre le financement du terrorisme, la mise en oeuvre des dispositions douanières efficaces où nous pouvons apporter quelques conseils techniques». Des propos qui renseignent, si besoin, sur un niveau de coopération assez important, en tout cas, bien plus important que ne le supposait le député socialiste. La réplique du ministre de l'Economie et des Finances vaut une réaction officielle du gouvernement français sur l'état des relations entre les deux pays. Elle renseigne également sur la ligne de fracture qui traverse la scène française et s'étend jusqu'aux partis politiques, dont les responsables sont divisés sur la question des relations avec l'Algérie. La «mise au point» de Sapin met en évidence le fait que l'animosité citée par le député Jean Glavany n'est pas dans le sens Algérie-France, mais le contraire. C'est dans le personnel politique français au pouvoir et dans l'opposition que l'on croise assez souvent des irréductibles de l'Algérie-française. Ces derniers cherchent par tous les moyens à noircir le tableau de l'Algérie et casser toute dynamique de rapprochement entre Paris et Alger.