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«Les pays du Maghreb sont au cœur d'une instabilité politique et sécuritaire»
Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale Française
Publié dans El Watan le 22 - 01 - 2017

La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française a consacré, mercredi, un débat au rapport d'information sur la coopération européenne avec les pays du Maghreb.
Ce rapport établi suite à une mission de six mois effectuée par les députés Jean Glavany et Guy Teissier, a mis le point sur la «fragilité» des Etats du Maghreb qui sont au cœur d'une instabilité politique et sécuritaire. Jean Glavany évoque l'état de santé et l'âge avancé des dirigeants des trois pays au cœur du Maghreb que sont la Tunisie, l'Algérie et le Maroc.
«Si on regarde le cœur du Maghreb et cette trilogie Tunisie, Algérie, Maroc, on découvre cette double fragilité politique et sécuritaire… Je suis frappé de voir à quel point tout tourne autour des hommes et de leur fragilité», souligne le député socialiste Jean Glavany. «En Tunisie, le pouvoir est exercé par Essebsi qui a 89, bientôt 90 ans et est une fragilité extrême.
En Algérie, il y a Bouteflika dont mon collègue a parlé. Et au Maroc, un roi courageux, moderne et visionnaire à certains égards… mais cet homme est un roi malade. Je ne suis pas porteur de secret médical, mais tout le monde sait qu'il est atteint d'une maladie à évolution lente, qu'il est soigné à la cortisone… Et lui aussi, il représente après Essebsi et
Bouteflika des pouvoirs personnels qui sont d'une grande fragilité et sur lesquels pèsent beaucoup d'interrogations. Et il en va de même sur le plan sécuritaire», indique le rapporteur Glavany.
«Des troubles sociaux latents»
Et de préciser que «le terrorisme se fait œuvre quotidienne des services de Renseignement de ces trois pays» qui ont pour autre point commun d'être «aux prises avec le même défi démocratique face à la radicalisation de leurs sociétés». «De Benkirane au Maroc, qui nous a fait un numéro de charme sur l'islamisme et la politique, en passant par l'Algérie qui a la prétention de contrôler son islam en nommant tous les imams et en dictant les prêches par le ministère du culte, en arrivant en Tunisie avec la présence d'Ennahdha au pouvoir… ces pays du cœur du Maghreb ont le même défi démocratique de radicalisation des sociétés et d'une tradition politique chancelante», affirme le rapporteur avant d'évoquer «leur immense fragilité économique».
«Des troubles sociaux dans les trois pays du Maghreb sont sous-jacents au quotidien avec un petit dièse pour le Maroc dont nous avons vu le boom des zones économiques autour de Rabat», a déclaré M. Glavany, en prédisant qu'à tout moment dans ces trois pays «la révolution des ventres pourrait se produire». Le député et président de la mission parlementaire française, Guy Teissier, a noté dans son intervention que la sécurité de l'Europe se joue au sud et que la connaissance de ces pays par la France n'est plus ce qu'elle était. «Les habitants qui ont connu la présence française disparaissent et il serait hasardeux de croire que l'héritage historique suffit à préserver nos relations», dit-il.
«Le Chef d'état-major se verrait comme successeur»
Rapportant les résultats de son analyse de chaque pays, Guy Teissier note que ce qui occupe tous les esprits en Algérie, c'est la succession de Bouteflika. «De nombreux mouvements internes ont lieu dans les milieux militaires et administratifs pour préparer la succession de Bouteflika», indique le député en précisant que «l'armée occupe un poste très très très important en Algérie, notamment le chef d'état-major qui se verrait bien comme successeur de Bouteflika». M. Teissier considère que ces moments sont toutefois «très difficiles à interpréter tant la finalité est opaque». «Il y a beaucoup d'incertitudes sur le plan économique et social et la baisse de la rente pétrolière a été une catastrophe…
C'est un pays qui donne une impression de fonctionnement, mais où tout semble artificiel. Une chape de plomb pèse sur ce pays», dit encore le missionnaire de l'Assemblée nationale française. Et d'ajouter : «Nous avons été très surpris de voir les difficultés que la presse libre a à s'exprimer, il faut être dans l'orthodoxie, sans quoi on est emprisonnés ou battus.» Sur le plan économique, M. Teissier souligne que «le rythme de croissance est très faible, le mécontentement grandit chez les jeunes surtout que le taux de chômage est de 30% et touche les jeunes de 16 à 24 ans. Malgré le discours du gouvernement sur la diversification de l'économie, les contraintes administratives continuent à peser sur le privé».
Le député français estime que «cette fragilité économique est d'autant plus inquiétante que la société est marquée par des mouvements centrifuges importants». Il évoque les événements de Ghardaïa et note que «ces forces font peser sur le pays un danger de délitement et de retour aux solidarités régionales vécues comme plus protectrices dans un contexte économique dégradé, ce à quoi nous devons être très attentifs». Même si le terrorisme a baissé en Algérie, les crises régionales, note M. Teissier, risquent de raviver la menace. Le député indique d'ailleurs que si la coopération militaire est très bonne avec la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, elle est difficile avec l'Algérie : «Nous avons rencontré tous les agents en poste là-bas, c'est compliqué, il n'y a aucune coopération, ils n'en veulent pas.»
Et Glavany de nuancer en notant qu'il existe une coopération, mais qu'elle est difficile. Evoquant la relation du «je t'aime moi non plus» avec l'Algérie, M. Teissier dit avoir noté une certaine culpabilisation des Français sur une espèce de retour d'un néocolonialisme «que nous ne voulons d'ailleurs pas, mais qui nous est reproché surtout par le gouvernement. Il y a un besoin de la France et un repoussoir de la France, on ne sait pas comment avancer».
Tout en notant que l'Union du Maghreb est une «réalité politique absente et évanescente du fait de la cassure entre l'Algérie et le Maroc sur la question du Sahara occidental», les députés missionnaires ont plaidé pour que la France et l'Europe accordent plus d'intérêt à la rive sud de la Méditerranée et surtout aux pays du Maghreb. «Ces pays sont nos premiers voisins du Sud et ne peuvent pas être autre chose qu'une priorité de la diplomatie française et européenne», estime M. Glavany.
Et M. Teissier d'ajouter que «l'avenir de nos nations passe par le développement de ces pays.Ils représentent un intérêt vital pour l'Europe et particulièrement pour nous, Français». Les débats qui ont suivi la présentation du rapport ont axé sur les voies et moyens de renforcer les liens entre la France et les pays du Maghreb et les dangers de l'instabilité des pays du Sud sur la sécurité de l'Europe.


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