La rencontre est une première en son genre entre hommes d'affaires maghrébins. Une rencontre maghrébine sur les accords d'association des trois pays du Maghreb avec l'Union européenne s'est tenue, mercredi à l'hôtel El Aurassi, à l'initiative conjointe du forum des chefs d'entreprises et du Club des entrepreneurs et des investisseurs de la Mitidja. La rencontre, qui est une première en son genre entre hommes d'affaires maghrébins et qui a été rehaussée par la présence des deux conseillers à la présidence pour les affaires économiques, ainsi que des ambassadeurs de Tunisie, du Maroc et de l'Espagne et des représentants de l'Union européenne, a surtout été axée sur la présentation du schéma de démantèlement tarifaire induit par l'accord d'association de l'Algérie et de l'Union européenne, en vigueur depuis l'année dernière. Cet accord prévoit, rappelle-t-on, trois listes fixant les libellés des produits et les taux des droits en vigueur portant successivement sur une suppression totale et immédiate des droits et taxes, une suppression progressive sur sept ans et une autre également progressive sur douze ans après la mise en vigueur de l'accord. C'est dans ce cadre qu'il a été arrêté un schéma de démantèlement tarifaire pour les produits industriels et un autre pour les produits agricoles transformés dans le but de mettre en oeuvre, de manière progressive, une plus grande libéralisation des échanges des produits industriels, des produits agricoles, des produits de la pêche et des produits agricoles transformés. Intervenant lors de la séance d'ouverture, MM.Omar Ramdane et Tayeb Ezzraïmi, respectivement présidents du FCE et du Ceimi, ont salué la tenue de cette rencontre pour débattre d'un thème non seulement essentiel dans le comportement des entrepreneurs et investisseurs, mais de toute la vie des entreprises et de l'économie du pays, et se sont félicités de la participation des représentants des patronats marocains et tunisiens pour faire profiter leurs homologues algériens des expériences de leurs pays respectifs. Ils ont notamment insisté sur la nécessité de relever les défis qui attendent les opérateurs économiques nationaux pour s'adapter rapidement aux nouvelles exigences induites par cet accord et gagner la bataille du futur qui est d'ordre économique, en vue de permettre à l'Algérie d'avoir sa place dans la perspective de l'accord d'entrée dans l'OMC et de mettre tous les atouts de son côté. M.Medelci, conseiller à la présidence, a, de son côté, indiqué que l'Algérie est maintenant bien partie pour mettre sur rails son économie et jouer un rôle de locomotive de par sa richesse et ses capacités tant humaines que matérielles. Dans ce cadre, il a appelé les entrepreneurs et investisseurs à changer de mentalité et à faire preuve d'initiative pour mettre à profit les facilités et les avantages offerts. C'est là que le bât blesse, car comparativement à leurs homologues tunisiens et marocains, les Algériens ont un retard à rattraper, notamment pour l'application de l'accord d'association. Mme Iarqui Houssaïni du patronat marocain et M.Ahmed Selami du patronat tunisien ont longuement parlé des problèmes posés par cette application qui nécessite une connaissance des textes et des rouages financiers et douaniers et une expérience sur le terrain pour, par exemple, consommer les crédits alloués et bénéficier des avantages accordés. Au travers des interventions, les trois pays du Maghreb sont bien placés pour être des interlocuteurs valables avec les pays de l'Union européenne, notamment ceux du Sud en vue de créer un espace économique maghrébin fiable et surtout solidaire, aidés en cela par des ouvertures politiques et démocratiques qui se rapprochent et qui sont en avance sur les pays du Machreq.