Une foule compacte venue rendre le dernier hommage au défunt Ses collègues le surnommaient «Little Big Man», pour souligner «sa ténacité, abnégation et la force de ses convictions». Malgré une pluie battante, une foule très nombreuse a accompagné hier le défunt Bakhti Belaib, ministre du Commerce, à sa dernière demeure. Il était difficile de se frayer un chemin parmi la foule compacte venue rendre le dernier hommage au défunt qui «fait consensus de par ses positions et la force de ses convictions», selon de nombreux témoignages. Décédé des suites d'une longue maladie, jeudi dernier à Paris, il a été inhumé hier après-midi au cimetière de Chéraga (Alger). Des citoyens anonymes, ses proches, des responsables militaires et civils, ses collègues de l'actuel gouvernement, des anciens ministres et premiers ministres, des leaders de partis politiques, des personnalités politiques, syndicales et associatives ont été de la partie. Etaient également présents à l'enterrement le président du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Mohamed Larbi Ould Khelifa. Son collègue dans le staff gouvernemental de 1996, Tidjani Salaouandji, ex- ministre d'Etat aux Affaires étrangères et de la Culture, Tidjani Salaoundji, surnommait le défunt «Little Big Man», personnage du film du réalisateur américain Arthur Penn, pour souligner «sa ténacité, abnégation et son courage dans la défense de ses convictions». La présence des ex-ministres du RND, à l'image de l'ex-ministre de la Santé, Yahia Guidoum et de l'Education nationale Boubeker Benbouzid, proches du défunt, a été remarquée au cimetière de Chéraga. Membre du conseil national du Rassemblement national démocratique (RND), le défunt avait été élu député de Tissemsilt sur la liste du RND en 1997. Marié et père de trois enfants, Bakhti Belaïb était diplômé en sciences commerciales de l'Institut national du Commerce (juin 1977). Ministre une première fois sous l'ère de l'ex-président Liamine Zeroual, dont il fut porte-parole, il hérite du même portefeuille en juillet 2015 en remplacement de l'ex-ministre, Amara Benyounès. Bakhti Belaib, né le 22 août 1953 à Theniet El-Had (Tissemsilt), avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du ministère du Commerce avant d'être nommé ministre de ce département en septembre 1996 jusqu'à décembre 1999. Il a été nommé à la tête de ce ministère, une seconde fois, le 25 juillet 2015 jusqu'au 18 janvier quand le président de la République Abdelaziz Bouteflika a chargé Abdelmadjid Tebboune ministre de l'Habitat de l'Urbanisme et de la Ville d'assurer l'intérim de feu Bakhti Belaïb qui suivait un traitement médical. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité dans le département du commerce, comme sous-directeur au ministère du Commerce (décembre 1982 - juillet 1989). Directeur central au commerce (juillet 1989 - août 1990). Directeur général de l'organisation commerciale (août 1990 - octobre 1991), avant d'assumer les fonctions de chargé d'études et de synthèse au ministère de la PME (novembre 1992-avril 1994). Il avait été par la suite chargé de mission auprès du chef du gouvernement (avril 1994 - septembre 1996). Il a également occupé, pour la première fois, le portefeuille de ministre du Commerce entre septembre 1996 et décembre 1999. Il a été le premier responsable algérien à avoir conduit la délégation algérienne lors du 1er round de négociation pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a souhaité la révision de cet accord. M.Belaïb avait géré des dossiers très sensibles, comme l'introduction des licences d'importation pour les véhicules automobiles. Connu pour sa discrétion, son intégrité et sa fermeté dans la gestion des dossiers. Il avait révélé l'ampleur de la surfacturation dans l'importation estimée entre 18 et 20 milliards de dollars et dénoncé la mafia de la pièce détachée. Message de condoléances du président Bouteflika «Il était dévoué pour le progrès de son pays» Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé vendredi un message de condoléances à la famille du défunt Bakhti Belaïb, dans lequel il lui a rendu hommage. «C'est avec une grande affliction que j'ai appris la nouvelle du décès de Bakhti Belaïb que la mort a malheureusement ravi aux siens, l'époux aimant et le père affectueux qui a su offrir à sa famille une vie digne et sereine qu'une place privilégiée au sein de la société, en la protégeant des vicissitudes de la vie et l'entourant de sa bienveillance, tournés ensemble vers un avenir prometteur et prospère», a écrit le chef de l'Etat. «Nul ne s'attendait, parmi les siens, à ce que la mort allait le surprendre au moment où leur affection à son égard était à son comble et leur attachement pour lui était plus fort que jamais. Telle est la volonté divine. Dieu a voulu éprouver ses créatures pour distinguer les endurants face à l'épreuve et les croyants au destin pour les récompenser», a ajouté le président Bouteflika. «La seule chose qui puisse réconforter sa famille et atténuer sa douleur est que le défunt est décédé au plus fort d'un combat dévoué pour la prospérité et le progrès de son pays, tout en accomplissant son devoir professionnel avec un grand dévouement et mérite», a -t-il poursuivi. «Tout en vous présentant mes sincères condoléances et vous assurant de ma profonde sympathie, je prie Dieu Tout-Puissant d'accorder au défunt Sa Sainte Miséricorde et de l'accueillir dans Son Vaste Paradis parmi les vertueux et les sincères», a conclu le chef de l'Etat.