L'Algérie est malgré tous les aléas partie prenante d'un développement et d'une sécurité durables dans la région. Alger, au second et dernier jour du séminaire sur la stratégie et sécurité en Méditerranée, essaye de se placer dans une perspective de développement entre le nord et le sud de la Méditerranée tout en cherchant sa place dans une stratégie de puissance codifiée. Plusieurs responsables et experts se sont relayés, au cours de cette rencontre organisée par l'Institut diplomatique et de relations internationales (Idri) sous le thème générique «Méditerranée : tendances géostratégiques et questions internationales». Dans une communication intitulée: «La Méditerranée et les défis sécuritaires», le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M.Hocine Meghlaoui, a plaidé « pour une coopération mutuellement profitable en matière de sécurité en Méditerranée entre la rive nord et sud », cite l'APS. M.Meghlaoui a notamment relevé l'absence d'une solidarité au profit des pays en développement du Bassin méditerranéen estimant que «le forum des 5+5 et le dialogue de l'Otan dans lesquels l'Algérie prend une part active constituent des cadres adéquats pour la promotion de la stabilité». L'immigration clandestine, le crime organisé, le terrorisme et les foyers de tension ont été les axes de travail sur lesquels l'Algérie, qui dispose d'un bon capital sur tous ces sujets, a tenté d'apporter des réponses applicables sur le terrain. Le commerce international, qui fera de la Méditerranée une zone de libre-échange à l'horizon 2010, notamment entre le Maghreb et l'Union européenne, va contraindre tous les acteurs de la région à s'intéresser de plus près à la sécurité dans le pourtour méditerranéen. Evoquant les disparités sécuritaires entre le «premier monde» et le «second monde», le contre-amiral Jean Dufourcq, directeur de la branche de recherche du collège de défense de l'Otan, évoque la nécessité pour les Etats riches de «s'impliquer dans la stabilité en Méditerranée par le soutien au développement et à la démocratie». «Il est nécessaire de disqualifier le recours à la violence militaire et de privilégier la mise en place de pôles régionaux de stabilité autour d'Etats qui pèsent sur le développement», a-t-il préconisé, citant le dialogue des 5+5 dans une communication intitulée: «Une oscillation stratégique préoccupante». «L'aide au développement est une condition sine qua non pour éviter que se poursuivent les questions qui préoccupent grandement les pays méditerranéens, notamment le terrorisme», a estimé, pour sa part, le colonel Tahar Boudheb, expert en études stratégiques à l'Institut militaire de documentation, d'évaluation et de prospective (Imdep). «La participation de l'Algérie dans les différents forums de dialogue en Méditerranée repose d'ailleurs sur une stratégie visant à terme le règlement des questions qui sont à l'origine de l'instabilité», a fait observer l'expert militaire algérien dans une communication intitulée: «L'Algérie dans la région méditerranéenne».