Le président Donald Trump et l'Otan partagent l'avis qu'un dialogue avec la Russie à partir d'une «position de force» est nécessaire, a affirmé hier le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg. Le nouveau président américain a ébranlé les alliés européens en prônant une ligne plus souple vis-à-vis de Moscou et en remettant en cause l'engagement de Washington, vieux de près de 70 ans, envers une alliance qu'il a qualifiée «d'obsolète» et de fardeau injuste pour le contribuable américain. Mais M. Stoltenberg a déclaré que lors de récentes conversations avec Donald Trump et avec le nouveau secrétaire américain à la Défense, James Mattis, «ils ont tous deux fait passer le même message, à savoir que les Etats-Unis conservaient le même engagement vis-à-vis de l'Otan et du lien transatlantique». «Le message de la nouvelle administration est qu'ils veulent également un dialogue avec la Russie, mais depuis une position de force», a déclaré à la presse le secrétaire général de l'Alliance atlantique à l'issue d'une rencontre au siège bruxellois de l'Otan avec le nouveau président bulgare, Roumen Radev. Les dirigeants des 28 pays de l'Otan ont approuvé en juillet dernier le plus important renforcement militaire de l'alliance depuis la fin de la Guerre froide, en réponse à la supposée intervention de la Russie en Ukraine et suite à la réintégration (par référendum) de la Crimée. Dans le même temps, ils sont convenus de maintenir un dialogue avec une Russie «plus assertive» afin de renforcer la transparence et d'éviter de dangereux malentendus alors que les relations entre les deux blocs se sont vivement tendues ces dernières années. Le nouveau président bulgare, considéré comme plus conciliant avec Moscou que son prédécesseur, Rossen Plevneliev, a souligné qu'il avait choisi de se rendre au siège de l'Otan pour sa première visite à l'étranger depuis sa prise de fonction le 22 janvier. «L'Otan reste une organisation extrêmement importante pour garantir la sécurité des alliés (...) Nous soutenons les efforts de l'Otan en matière de défense et de dissuasion et nous pensons que la Bulgarie contribue à ces efforts», a-t-il plaidé. La Bulgarie a rejoint l'Otan en 2004, en même temps que d'autres anciens pays communistes d'Europe de l'Est. Ancien commandant des forces aériennes qui a suivi une partie de sa formation aux Etats-Unis et qui, selon M. Stoltenberg, a servi au sein de l'Otan, M. Radev a été élu le 13 novembre avec le soutien du parti socialiste proche de Moscou. Il déclaré récemment qu'il avait l'espoir que l'élection de Donald Trump apporte une amélioration des relations avec la Russie.