Des enquêteurs se sont rendus hier au Parlement français à Paris pour saisir des documents liés à l'enquête sur des soupçons d'emploi fictif pesant sur François Fillon, candidat conservateur à la présidentielle, a-t-on appris hier de sources concordantes. Le chef de file des députés du parti conservateur Les Républicains (LR), Christian Jacob, a évoqué devant des médias une «perquisition». Selon plusieurs sources parlementaires, les enquêteurs ont visé le bureau de François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Des sources proches de l'enquête ont a parlé d'une remise de documents plutôt que d'une perquisition. «François Fillon a souhaité que la justice aille le plus rapidement possible», a déclaré Christian Jacob. «Il n'y a pas de raison de douter de l'indépendance de la justice», a-t-il ajouté, affirmant aussi que son groupe parlementaire faisait «bloc autour de François Fillon». «Il a le soutien unanime des députés», a-t-il assuré. Candidat présidentiel figurant parmi les favoris pour la présidentielle d'avril et mai, François Fillon est visé par des soupçons d'emplois fictifs en faveur de son épouse. Le candidat conservateur dénonce une «campagne de boules puantes» et assure n'avoir rien à se reprocher. Le couple a été entendu séparément lundi par des policiers chargés de l'enquête ouverte par le parquet financier de Paris après des révélations de l'hebdomadaire satirique Le Canard Enchainé. François et Pénélope Fillon ont affirmé lundi soir à l'issue de ces auditions avoir «apporté des éléments utiles à la manifestation de la vérité afin d'établir le travail réalisé par Mme Fillon». Selon Le Canard enchaîné, Pénélope Fillon, mère au foyer jusque-là sans profession connue, a touché environ 500 000 euros brut pour son travail d'assistante parlementaire et quelque 100 000 euros pour un emploi lui aussi sujet à controverse, dans un magazine appelé La Revue des Deux Mondes.