L'auteur de cet acte effroyable Alexandre Bissonnette Ses idées politiques pro-Trump, pro-Israël et anti-immigration l'amenaient à prendre position sur divers groupes Facebook. Le présumé auteur de l'attentat qui a ciblé dimanche soir la mosquée de Sainte-Foy dans la ville de Québec et qui a fait six morts dont deux Algériens, a été inculpé lundi dernier de 11 chefs d'accusation; six de meurtre avec préméditation et cinq pour tentative de meurtre, a annoncé la police canadienne. Il fait face à cinq chefs d'inculpation pour tentative de meurtre correspondant aux cinq personnes hospitalisées dans un état grave et six pour meurtre avec préméditation. Selon la police «des perquisitions sont en cours et on espère obtenir la preuve» qui pourrait déboucher prochainement sur une inculpation pour «terrorisme» et atteinte à la sécurité nationale. L'auteur de cet acte effroyable a été arrêté dimanche soir au terme de la tuerie qui s'est déroulée dans la mosquée après avoir lui-même appelé la police une demi-heure après. Le tueur en question, Alexandre Bissonnette, est un jeune étudiant de 27 ans. Il était étudiant en sciences politiques à l'université de Laval située non loin de la mosquée où s'est déroulée la tragédie. Le jeune homme était, selon les témoignages de personnes le connaissant, quelqu'un «d'introverti» et «d'impopulaire», c'était également un franc partisan de l'idéologie de l'extrême droite. Ses idées politiques pro-Trump, pro-Israël et anti-immigration l'amenaient à prendre position sur divers groupes Facebook, dont celui «bienvenue aux réfugiés- ville de Québec», a indiqué le journal de Québec. Une de ses connaissances aurait contacté les policiers, après le drame, pour les informer sur ses idéaux «très à droite et ultranationaliste blanc», leur a-t-il alors expliqué ajoutant «qu'il aimait beaucoup Trump et avait un mécontentement permanent contre la gauche». D'après la même personne, il s'était coupé de quelques amis depuis un mois et ne répondait plus au téléphone ni aux messages Facebook. Le groupe «bienvenue aux réfugiés- ville de Québec» connaissait aussi Bissonnette; «il était malheureusement connu de plusieurs militants au Québec pour ses prises identitaires pro-Le Pen et antiféministes à l'université Laval et sur les réseaux sociaux», a publié le groupe sur sa page Facebook. Son ancien camarade de classe Jean-Michel Allard-Prus qui était l'une des rares personnes qui lui parlaient à l'université, dresse le portrait d'un jeune homme «très timide» avec lequel il était resté en contact depuis. Bissonnette lui écrivait de temps à autre pour débattre: «Il a des idées politiques à droite, pro-Israël, anti-immigration. J'ai eu de nombreux débats avec lui concernant Trump. Il était évidemment pro-Trump», explique-t-il, soulignant toutefois qu'il n'avait jamais évoqué la violence comme moyen politique. Il est également décrit comme un amateur de chasse et propriétaire d'armes à feu, il n'a cependant jamais eu affaire à la justice à part quelques infractions pour port de ceinture et vitesse et des stationnements illégaux au cours des dernières années, rapporte le journal de Québec. D'autres connaissances à lui ont indiqué que le jeune étudiant ne traînait avec personne d'autre que son frère jumeau, et qu'il n'a jamais été pris au sérieux par les autres: «Il répliquait aux insultes, mais jamais avec de la violence physique, son frère et lui ne s'intégraient pas au reste des étudiants», raconte Mikael Labrecque Berger, qui l'a connu dans le secondaire ajoutant qu «il y a un an et demi, je l'ai revu dans la rue. Aucune idée politique ou autre qu'on pourrait considérer comme hors-normes. Je suis extrêmement confus par rapport à tout ça». Alexandre Bissonnette est apparu devant le juge menotté vêtu d'une combinaison blanche et la mine abattue. Il devrait de nouveau comparaître devant le tribunal le 21 février, pour une audience au cours de laquelle le procureur doit présenter formellement les charges à son encontre. Qui sont les victimes? Au total six personnes ont été tuées pendant l'attentat, parmi ces victimes figurent deux Algériens. Il s'agit de Khaled Belkacemi, 60 ans, professeur en génie alimentaire à l'université Laval. L'autre victime s'appelait Abdelkrim Hassane, 41 ans, informaticien et père de trois filles âgées de 10 ans, 8 ans et 15 mois. Figure aussi au nombre de ses victimes un Tunisien du nom de Aboubakr Thabti, il était le président du Centre culturel islamique du Québec. Azzedine Soufiane qui était d'origine marocaine a lui aussi péri lors de l'attaque. Le Guinéen Mamadou Tanou Barry, informaticien et son frère Ibrahima Barry qui travaillait pour Revenu Québec font aussi partie des victimes.