La cour de cassation de Bahreïn a validé hier la dissolution et la saisie des biens du Wefaq, la principale force de l'opposition chiite, dont le chef purge une peine de neuf ans de prison. Dans un arrêté, cette juridiction a maintenu le verdict prononcé en appel le 22 septembre sur la saisie des biens du Wefaq, et la dissolution de cette formation accusée de fomenter des troubles dans ce royaume à majorité chiite et gouverné par une dynastie sunnite. Dans une autre affaire, la Cour d'appel de Bahreïn avait confirmé le 12 décembre dernier une peine de neuf ans de prison contre le chef du Wefaq, dissous en juillet 2016, pour «complot contre le régime». Cheikh Ali Salmane, 51 ans, avait été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour «incitation à la haine confessionnelle» mais la cour d'appel avait ensuite alourdi cette peine à neuf ans en retenant aussi le chef d'accusation de «complot contre le régime». En octobre, la cour de cassation a annulé la condamnation et renvoyé l'affaire devant la cour d'appel. Mais cette dernière a de nouveau condamné hier cheikh Salmane à neuf ans de prison. Son arrestation et son incarcération, fin 2014, avaient provoqué des manifestations et avaient été condamnées par des organisations de défense des droits de l'homme et par les Etats-Unis, pays allié de Bahreïn. Le Wefaq a animé en 2011 le mouvement de protestation dans le sillage du printemps arabe qui a secoué Bahreïn. Si la violence a baissé en intensité ces dernières années, la justice du royaume continue de prononcer de lourdes peines de prison contre les auteurs présumés d'attaques, notamment contre les forces de l'ordre. Ces condamnations sont parfois assorties de retrait de la nationalité.