«Si des documents faisant état de l'utilisation des moyens de l'Etat par des responsables tombent entre mes mains, je vais actionner les procédures judiciaires», a martelé le président de la Haute Instance chargée de la surveillance des élections. Fini le laisser aller. Les ministres candidats aux législatives de mai prochain seront mis sous la loupe. Ces derniers seront interdits d'utiliser les moyens de l'Etat pour faire leur propre campagne. Interpellé sur cette question, le président de la Haute Instance chargée de la surveillance des élections, Abdelwahab Derbal, a promis de sévir. «Si des documents faisant état de l'utilisation des moyens de l'Etat par des responsables tombent entre mes mains, je vais actionner les procédures judiciaire», a-t-il martelé lors d'une conférence- débat qu'il a animée, hier, sur la surveillance des élections, au conseil de la Nation. Abdelwahab Derbal a soutenu que la loi interdit ces pratiques. «Il est clair que l'utilisation des moyens de l'Etat est interdite par la loi», a-t-il réitéré en guise de transmettre le message aux concernés. Le président de la Haute Instance de surveillance des élections estime que peu importe le statut du candidat, ce dernier ne doit pas exploiter l'argent public pour faire sa propre promotion. «Nul n'est au-dessus de la loi», a-t-il clamé en précisant que l'interdiction s'applique à tous les citoyens. Etalant ses arguments, Abdelwabab Derbal a également précisé qu'il s'agit d'une question d'éthique. Ce dernier a déploré le fait qu'il existe une culture dans notre société qui fait que le responsable soit servi alors que sa mission est de servir l'intérêt général. A propos de la candidature du ministre de la Justice aux prochaines élections alors qu'il y a des juges qui sont membres de cette Haute Instance, Abdelwahab Derbal ne voit aucun inconvénient. «Il n'y a aucun article de loi qui interdit aux ministres de se porter candidats aux élections», a-t-il certifié. Pour lui, les ministres sont libres de se porter candidats pourvu qu'ils n'utilisent pas les moyens de l'Etat. Cette question dérange sérieusement les partis de l'opposition qui accusent la coalition de tirer profit des moyens de l'Etat pour faire leur propre campagne électorale. Cette fois-ci, les membres du gouvernement seront donc mis à rude épreuve. Ces derniers seront appelés à faire la part des choses entre leurs obligations en tant que ministres et leurs engagements en tant que candidat. Abdelwahab Derbal s'est engagé à assurer plus de transparence dans l'opération électorale. A propos de l'assainissement du fichier électoral, il a reconnu la difficulté de l'opération. «C'est après cinq ans qu'on peut parler de l'assainissement du fichier électoral», a-t-il dit en citant comme exemple les nomades qui sont nombreux à ne pas être déclarés à l'état civil en cas de décès. Le conférencier a assuré que cette opération sera engagée après les élections locales en précisant que des équipes de la commission vont descendre sur le terrain pour faire le recensement. Dans son intervention, le président de la Hiise a défendu le travail de son Instance qui vise à donner un gage de transparence des élections pour mener le pays à une nouvelle étape du processus démocratique. Contrairement aux critiques des partis de l'opposition qui accusent cette commission de partialité vue qu'elle est rattachée au ministère de l'Intérieur, son président a balayé toutes les appréhensions en soutenant qu'elle est indépendante de l'administration. «Nous allons être sur la même longueur d'onde entre l'administration et les partis», s'est-il engagé en vue d'apaiser les inquiétudes des partis de l'opposition. Selon lui, la Haute Instance a de larges prérogatives et elle dispose des moyens financiers qui lui permettent de mener sa mission tout en soutenant que le nombre des membres est suffisant pour contrôler l'opération électorale. Abdelmalek Derbal n'a pas exclu le recours à des huissiers de justice et des notaires pour l'accomplissement de leur travail. Il a appelé également les partis à contribuer de leur côté pour garantir plus de transparence au prochain scrutin. Sur les candidats et le discours de campagne qui risque de virer vers des insultes, le conférencier a affirmé que sa mission est de surveiller les élections et non pas d'orienter les partis. Sur les corps constitués et l'achat des voix et le recours aux observateurs étrangers, il n'a pas répondu estimant qu'il y a des questions qui dépassent ses prérogatives.