La quasi-totalité des boulangeries est restée fermée, à des exceptions près, comme cette boulangerie Pour un taux de suivi de 80%, la grève des boulangers dans la wilaya d'Annaba, commence à faire grogner les ménages. Suivie à 80% le premier jour, la grève des boulangers à Annaba bien qu'atténuée par la réouverture de quelques-uns, le débrayage semble encore de mise, avec cette deuxième journée où 5O% des rideaux sont restés baissés. Ces derniers pas encore convaincus par l'intervention du directeur du commerce de la wilaya d'Annaba auprès de l'organe représentatif des boulangers l'Ugcaa, il y a moins de 48 heures, qui serait, apparemment, restée «lettre morte», du moins selon l'appréciation des professionnels de la boulangerie. C'es derniers, qui, au moment où nous mettons sous presse, sont décidés à maintenir leur mouvement de grève de quatre jours. Une détermination qui intervient en dépit des assurances apportées par la direction du commerce d'Annaba. Au motif de ce bras de fer, comme précisé par les boulangers, l'absence de dialogue avec la direction du commerce et surtout l'absence de prise en charge des préoccupations de leur secteur. L'entame du débrayage est survenue, selon des représentants des boulangers, en application des recommandations retenues lors du séminaire organisé la semaine écoulée, par la section locale des boulangers d'Annaba. Une rencontre qui vient précéder une plate-forme de doléances, remise aux instances concernées aux fins de sa prise en charge, avant l'entame de la grève, qui selon un représentant de l'Ugcaa, a été l'ultime recours à la grève, en l'absence de dialogue, encore moins une quelconque réaction quant à leurs doléances. Il est retenu dans la plate-forme des revendications, plusieurs points, dont la révision du prix de vente du pain, cédé depuis des années à 10 DA. Selon les précisions apportées par H.F., boulanger du centre-ville d'Annaba, le prix de revient de la baguette ne lui permet plus d'avoir une marge bénéficiaire. Notre interlocuteur a pointé un doigt accusateur en direction des services en charge du contrôle les prix. «Du moment que l'Etat n'a pas plafonné les prix des produits, la spéculation gagnera encore et encore du terrain. Aussi, l'absence de contrôle rigoureux des prix, censé être effectué par la direction du commerce, a encouragé les agissements indélicats d'intermédiaires fournisseurs de matière premières, pour la production du pain et autres», nous dira F.H. avant d'ajouter: «La seule vocation des services de la DCP c'est la sanction, pour cela, ce sont des champions. Mais pour aller voir ailleurs, comment les spéculateurs entassent leurs milliards, en affaiblissant par leur mercantilisme, aussi bien les boulangers que les ménages, cela ne semble pas être de leurs prérogatives.» Autre revendication apportée sur la plate-forme, celle relative à la baisse de la taxe de la valeur ajoutée, augmentée à hauteur de 19% sur les produits composant la production de pain. Les doléances des professionnels de la boulangerie à Annaba ont aussi évoqué une autre nature de difficultés, celles des fréquentes coupures d'électricité, notamment en été. Une situation pénalisante pour laquelle ils demandent l'octroi de crédits exonérés d'intérêts pour pouvoir acheter des groupes électrogènes. A ce désagrément vient s'ajouter le manque de main-d'oeuvre qualifiée. Situation expliquée par B. K., boulanger de la plaine ouest par le refus des jeunes d'exercer ce métier. «La direction de l'emploi nous exige une main-d'oeuvre issue de son territoire, alors que les jeunes ne s'orientent pas vers cette profession dans les Cfpa. Ces problèmes et tant d'autres ont été à l'origine de cette grève de quatre jours. Un débrayage qui, à peine amorcé, que la spéculation a pointé du nez, causant un désagrément aux ménages. Au moment où nous mettons sous presse, la baguette est vendue à 30 DA au centre-ville et 35 DA dans les zones périphériques. Mais la question qui se pose, ce n'est pas pourquoi vend-on le pain à un tel prix, mais qui sont les boulangeries qui activent dans l'informel, narguant le mouvement de grève engagé par leurs homologues du secteur? Pour l'heure, le débrayage auquel a appelé la section locale des boulangers et pâtissiers a été non seulement maintenu mais «largement suivi aux premier et deuxième jours», avec une participation record estimée à environ 80%. La quasi-totalité des boulangeries est restée fermée, à des exceptions près, des boulangeries ont levé leurs rideaux pour alimenter en quantités réduites quelques ménages.