L'accord a surtout fait la part belle aux européens qui y trouvent un débouché pour leurs marchandises et produits aussi frelatés soient-ils et payés rubis sur l'ongle en devises. Très largement défavorables à l'Algérie, les termes de l'Accord d'association avec l'Union européenne s'apparente à une grande arnaque. Une évaluation de l'impact de cet accord depuis son entrée en vigueur en 2005 jusqu'à 2015 montre l'ampleur et les dégâts de cette rapine organisée. Les chiffres sont éloquents: les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas dépassé les 14 milliards de dollars sur les dix années, alors que les importations algériennes auprès de l'UE se sont chiffrées à 220 milliards de dollars durant la même période, soit une moyenne de 22 milliards de dollars/an. Comment qualifier un pareil déséquilibre d'un deal qui, à l'origine, avait comme principal objectif de promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Europe et de développer les investissements européens en Algérie? N'est-il pas temps de stopper cette supercherie économique? Hier, le directeur de la coopération avec l'UE auprès du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani a affirmé que le document portant évaluation de l'Accord d'association sera validé en mars prochain à Bruxelles. «Le Conseil d'association se réunira en mars prochain pour valider ce qui a été finalisé par les experts et les hauts fonctionnaires», a indiqué Ali Mokrani en marge d'un séminaire de présentation du Programme d'appui à la diversification de l'économie pour le secteur de la pêche Divico2. Cette réunion sera présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini. Cependant, Ali Mokrani a pris le soin de préciser qu'il «n'a jamais été question de renégocier ou de réviser l'Accord, mais d'utiliser pleinement son potentiel dans le sens des intérêts mutuels». L'évaluation de cet accord va permettre aux deux partenaires de «centrer leurs relations», durant les prochaines années, sur un «rééquilibrage des intérêts» économiques, notamment sur la diversification de l'économie algérienne, selon Ali Mokrani. Le même responsable a souligné, dans ce sens, que la diversification de l'économie était un enjeu pour l'Algérie et pour les relations bilatérales, d'autant plus que le gouvernement est «pleinement engagé», dans le cadre du nouveau modèle de croissance, à sortir de la dépendance aux hydrocarbures. «Nous sommes en train de travailler sur la prochaine programmation financière (2017-2020) qui viendrait accompagner les conclusions communes. Nous aurons ainsi réussi à remettre sur les rails l'Accord d'association», estime-t-il. Entre-temps les milliards de dollars s'évaporent dans les méandres des clauses européennes. Pour l'instant, l'accord fait toujours la part belle aux européens qui y trouvent un débouché pour leur marchandise et produits aussi frelatés soient-ils et payés rubis sur l'ongle en devises.