Air Algérie risque un «crash» imminent si elle ne retrouve pas une stabilité urgente La compagnie aérienne nationale souffre d'une instabilité chronique qui risque de la mener vers le crash. Ni oui ni non! C'est l'attitude qu'a adoptée, hier, devant la presse, Boudjema Talai, par rapport à l'information du limogeage du P-DG d'Air Algérie, Mohamed Abdou Bouderbala. En effet, le ministre des Travaux public et des Transports qui visitait le chantier de l'extension de l'aéroport international d'Alger, n'a ni voulu démentir ni confirmer cette rumeur qui circule depuis dimanche dernier. Il n'a toutefois pas «botté» en touche les questions sur le sujet en donnant des réponses évasives, mais qui confirment indirectement ce changement à la tête de la compagnie aérienne nationale. «Tout changement à la tête de la compagnie relève des prérogatives de l'assemblée générale du conseil d'administration qui est présidé par le ministre des Transports», a-t-il souligné. «Cette réunion est convoquée par le conseil d'administration présidé par le P-DG», a-t-il ajouté en assurant qu'il ne savait pas quand le conseil d'administration d'Air Algérie allait convoquer son AG. «Je ne sais pas quand, peut-être mercredi, jeudi ou un autre jour...», a-t-il rétorqué avouant par la même la tenue d'une assemblée générale du conseil d'administration. «Quand cette assemblée générale aura lieu, on pourra commenter ses décisions qui sont libres et indépendantes», a-t-il poursuivi avant d' «enfoncer» un peu plus le bouton du siège éjectable sur lequel se trouve Bouderbala! «La sécurité des passagers n'a pas de prix», a soutenu Boudjema Talai. «On a tous vu qu'il y a eu ces derniers temps quelques incidents aériens. Les lois et les règles qui régissent l'aviation internationale doivent être respectées. Une enquête est en cours en ce qui concerne ces incidents, mais aussi sur des prétendus dépassements dans le recrutement», a affirmé le ministre. «Si des anomalies sont démontrées par cette enquête, les responsables seront sévèrement sanctionnés», a-t-il averti pour ce qui semble comme étant des explications pour cette fin de fonction qui, selon ses sous-entendus, devrait avoir lieu avant la fin de semaine. Bouderbala n'aura même pas tenu deux ans à la tête de ce poste qui semble souffrir ces dernières années. En effet, depuis le décès de Tayeb Benouis en 2007, déjà trois P-DG ont été «consommés» avec une durée de vie moyenne d'à peine trois ans. Il y a d'abord eu Wahid Bouabdellah qui a «sauté» en 2011, remplacé par Salah Boultif qui a tenu jusqu'au printemps 2015 pour voir ensuite débarquer Bouderbala qui lui n'aura pas dépassé deux ans. Cette fragilité managériale, est très négative pour cette entreprise qui fait face à une rude concurrence de la part de compagnies étrangères, et ce même si elle reste avantagée avec un ciel qui reste fermé. Mais cet état de fait empêche la mise en place d'une vraie restructuration et d'une modernisation, du fait que chaque nouveau P-DG qui arrive débarque avec sa propre vision, ses propres plans et ses propres idées. Mais s'ils sont bons, on ne lui laisse pas le temps de les mettre en place. Cela se fait d'ailleurs ressentir sur les prestations et services qui rendent furieux les clients. A l'exemple des retards qui lui collent à la peau au point d'être devenus «une marque de fabrique» reconnu à l'international. Pourtant, à ses débuts le regretté Saïd Aït Messaoudène avait réussi à faire d'elle un véritable fleuron national, voire une référence mondiale, et ce malgré le peu de moyens dont il disposait. Le regretté ministre a bâti Air Algérie à partir de rien et lui a permis de glaner, des années durant, une multitude de bons points: qualité de service à bord qui faisait saliver les passagers des grands concurrents européens, ponctualité déconcertante, un désenclavement de l'Algérie profonde et du Grand Sud...Cet âge d'or semble avoir vécu. Air Algérie risque un «crash» imminent si elle ne retrouve pas une stabilité urgente avec un autre Said Aït Messaoudène...