Vers un dénouement positif Il a été décidé qu'une réunion de la commission mixte du ministère de la Culture avec celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se déroulera demain «afin d'intégrer le système LMD au sein du système d'enseignement de l'école». Dans un communiqué qui nous a été adressé par une étudiante gréviste, il est mentionné que les étudiants de l'Esba suspendent leur mouvement de grève. En commun accord avec le ministère de la Culture (comme il est mentionné dans le PV en notre possession), l'entretien s'est déroulé lundi après-midi entre le ministre et les élèves de l'Esba. «Un dialogue qui vient de s'achever avec la décision pour les étudiants de suspendre leur mouvement de grève. Toutes les mesures annoncées et prises par Azzedine Mihoubi seront appliquées à commencer par la rencontre prévue demain», affirme -t-on. Et de rappeler les mesures prises par le ministre en direction des étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts. Sur le plan de la logistique, la résidence universitaire des étudiants est assurée au niveau de l'OVA, Village des artistes de Zéralda. La prochaine rentrée universitaire, les élèves de l'Esba seront hébergés au niveau d'autres résidences et cités universitaires. Le transport est assuré et renforcé. La restauration est assurée également. S'agissant des activités de l'Ecole supérieure des beaux-arts qui font défaut dans un contexte, qui faut-il le rappeler, marqué par de graves restrictions budgétaires à tous les niveaux du secteurs culturel, il a été entendu d'externaliser les activités des étudiants de l'école et les étendre à la rue, et l'organisation du Festival de l'Ecole supérieure des beaux-arts au niveau de l'Esba en septembre prochain, et une exposition des étudiants de l'école au niveau du Palais de la culture au mois d'avril. Au plan pédagogique maintenant, cheval de bataille des étudiants qui se sont plaints souvent ces dernières années de la médiocrité des programmes et de l'enseignement qui n'évoluent pas avec le développement des moyens technologiques et de l'art et des nouvelles données artistiques, il a été décidé qu'une réunion de la commission mixte avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique se déroulera demain «afin d'intégrer le système LMD (Licence-master-doctorat), au sein du système d'enseignement de l'école.» Une rencontre quadripartite réunira également les étudiants, les enseignants, le ministère de tutelle et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Aussi, au regard de ce communiqué nous ne pouvons que se réjouir, vu ce dénouement positif en faveur des étudiants de l'Esba. Ce dernier, souligne-t-on, est arrivé suite à plusieurs «étapes de dialogues» fermes entre la tutelle, ses représentants et les étudiants qui n'ont pas perdu espoir ni du tout abdiqué... Ce communiqué affirme que la «nouvelle rencontre ministre/étudiants vient de déboucher sur la suspension par les étudiants de leur mouvement de grève et l'engagement par le ministère et l'administration d'appliquer les directives du ministre». Les promesses seront-elles enfin appliquées cette fois? Les étudiants verront-ils enfin le bout du tunnel? Comme le dira si bien Myriam Zeggat dans une vidéo «cette école est l'image de l' état de la culture en Algérie», sans doute à l'image du pays tout court qui est passé des couleurs de la vie au noir de l'obscurantisme sans sourciller. Alors, pourquoi faire de l'art dans ce pays? Le marasme que vit l'Esba n'est qu'un indicateur de plus de l'état de déliquescence dans lequel ont sombré les mentalités et la culture en Algérie, faut-il le dire et le répéter. Dans une dépêche de l'APS, publiée la veille le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi soutenait que «Toutes les revendications des étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts (Esba) sont satisfaites. La grève n'est plus justifiée.» Admettant que «l'école a besoin d'un énorme travail pour pouvoir recouvrer sa place et participer à la vie culturelle», il reconnaîtra par ailleurs que «le rendement de l'école est devenu très limité, d'où la nécessité de lui accorder un intérêt particulier». Evoquant les «solutions d'urgence» à prendre, le ministre de la Culture a sans doute voulu mettre un terme à cette situation amplement délicate des sept grévistes de la faim qui observaient cette grève depuis le 5 février dernier. L'Ecole supérieure des beaux-arts connaît, depuis novembre dernier, une situation tendue marquée par des mouvements de protestation enclenchés par les étudiants qui revendiquent l'amélioration des conditions socio-pédagogiques. La séance de travail (réunissant des représentants des ministères de la Culture, et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les enseignants de l'école et des étudiants) qui devra se pencher demain sur les problèmes «pédagogiques», tels que posés dans la plateforme de revendications, va être déterminante quant à l'évolution des évènements les jours à venir. Rappelons que depuis 2015 avec le mouvement Infijart, pour ne citer que celui-là, ces questions font régulièrement l'objet de revendications des étudiants de l'école. Or ces problèmes sont posés depuis près de 30 ans aujourd'hui. Sans succès. 2017 sera-t-elle l'année de l'exception??