Devant se tenir le 13 février dernier pour définir les quotas et les nouveaux produits soumis aux licences d'importation, la réunion interministérielle, regroupant les secteurs du commerce, des finances, de l'industrie et de l'agriculture pour définir les quotas pour l'année 2017, a été reportée en deux fois consécutives. Elle a été d'abord reportée au 19 février dernier, puis renvoyée jusqu'à mars prochain. Ainsi, pour des raisons encore inconnues, les quotas et le volume des produits concernés par les licences d'importation et d'exportation tardent à être établis par le gouvernement. «La réunion interministérielle se tiendra dans 15 jours», a affirmé le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune à TSA. De même, a-t-il ajouté «les quotas des différents produits (automobile, ciment, rond à béton, faïence, fruits et légumes...) n'ont pas été à l'ordre du jour de la réunion interministérielle tenue avant-hier. Le ministre du Commerce précise que ces licences visent à «réguler le flux des importations», dont la facture globale devrait être réduite de près de 15 milliards de dollars en 2017, d'après Abdelmadjid Tebboune. Cette démarche s'inscrit dans une politique globale du Premier ministère qui devra fixer, à la fois, les termes d'attribution des licences et des quotas des produits à importer. Par ailleurs, la Banque d'Algérie a demandé aux banques et aux établissements financiers de geler, à compter du 2 février 2017, toute domiciliation d'importation de véhicules par les entreprises pour propre compte, en attendant la mise en place d'un nouveau mécanisme d'encadrement. A titre de rappel, jusqu'ici, ce sont les véhicules, le ciment et le rond à béton qui sont soumis, depuis janvier 2016, au régime des licences d'importation. Durant cette année, il a été attribué 225 licences d'importation de véhicules, de ciment et de rond à béton par la commission interministérielle chargée de la délivrance de ces documents. La nouveauté de cette réunion interministérielle réside dans la limitation de certains produits agricoles, notamment ceux qualifiés d'exotiques ou encore ceux en concurrence directe avec la production locale comme les pommes. Cette réunion intervient alors que le président de la région française de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), également maire-adjoint de la ville de Nice, a rendu public un communiqué dans lequel il a demandé aux autorités de son pays «d'intervenir auprès des autorités algériennes pour sauver la filière de la pomme des Alpes de la faillite». «Il est absolument indispensable qu'un quota de 20.000 tonnes de pommes des Alpes au minimum, soit 15 millions de chiffre d'affaires, soit instauré dès dimanche par les autorités algériennes pour permettre la survie des exploitations alpines qui connaissent des problèmes de trésorerie très importants», a écrit le président de la région Paca. La question des quotas d'importation est particulièrement sensible pour le gouvernement, dans un contexte actuel de crise économique et financière. La chute drastique des cours des hydrocarbures depuis juin 2014 a réduit durement les recettes de l'Etat, du fait de sa dépendance quasi totale aux exportations de pétrole. Il faut dire que des lobbies locaux et des partenaires étrangers restent déterminés à ne pas perdre leurs parts de marché en Algérie.