Le président Raouraoua est resté très serein lors de l'AGO de la FAF Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, est sorti hier de son mutisme à l'occasion de l'AGO, pour répondre à ses rivaux et défendre ses bilans. Tenue au Centre technique national de Sidi Moussa, cette AGO a été marquée par une forte présence des médias, ainsi que les membres de l'AG (97 membres statutaires), au moment où l'opinion publique attendait avec impatience de connaître les projets du boss de la FAF et surtout sa «contre-attaque». Avant d'entamer les travaux de cette assemblée ordinaire, le président de l'instance fédérale, en présence de Mustapha Berraf, président du COA, a honoré des anciens sportifs et hommes de la presse «pour leur contribution au développement de la discipline». Il s'agit de l'ex-entraîneur de la JSK et de l'EN, Mahiedine Khalef, aux défunts Mourad Abdelouahab (entraîneur),et Kacem Belimam, ainsi que Mohamed Tahar Remmache (ancien président du CABBA). Le président de la FAF a attribué des médailles à Mohamed Mimoun (ancien arbitre), Mohamed Benouza (arbitre), Mohamed Bellagha (Président de la Ligue de wilaya de Batna). Par la suite et comme nous l'avion souligné dans notre précédente édition, plusieurs points étaient inscrits à l'ordre du jour. Mais tout d'abord, le président de la FAF a soumis à l'assistance les bilans moral et financier de l'exercice 2016 qui ont été «finalement et comme d'habitude!» adoptés à l'unanimité. A main levée, les membres de l'AG ont d'abord approuvé le bilan moral de ces quatre dernière années, qui se résume, selon le discours même de Raouraoua, à la réussite des Verts et aux projets lancés par le président de la République Abdelaziz Bouteflika et réalisés. Il sera suivi par le constat financier qui, comme son précédent, a été validé comme une lettre à la poste. L'expert comptable a présenté le bilan comptable 2016 avant que le commissaire ne donne lecture de son rapport et confirme que la confrontation des produits et des charges a conduit à enregistrer un excédent de 1 365 044 152, 71 dinars algériens. Bilans adoptés, commissions installées Le budget 2016 présenté par le président de la commission des finances Djahid Zefizef a été également adopté à l'unanimité. Par la suite, l'assemblée a approuvé également le budget prévisionnel de 2017 et d'autres résolutions dont celle relative à l'admission à l'AG de la nouvelle ligue du Futsal (Football en salle). La FAF compte désormais 61 ligues. Comme c'est une AG de fin de mandat, l'assistance a donné le quitus pour le président et le bureau fédéral et elle a également élu, en prévision de nouvelles élections, le 20 mars prochain, de deux commissions, l'une pour procéder à l'inventaire du patrimoine de la FAF et l'autre chargée de préparer et de planifier les élections du président de la FAF et de son Bureau fédéral. Pour les élections, la commission est composée de Ali Baâmar (président de la Ligue régionale de Ouargla), Hacène Hammar (président de l'ES Sétif), Mohamed Zerouati (président de la JS Saoura), Mohamed Moro (président de l'ASM Oran), Rachid Oukali (président de la Ligue de la wilaya d'Alger), Mohamed Khebouz (président de la Ligue de la wilaya de Bordj Bou Arréridj) et Miloud Ghorbal (président de la Ligue de wilaya d'Oran). La date de dépôt des candidatures est fixée le 12 mars prochain, alors que jusqu'à hier, aucune candidature n'a été reçue au Bureau de la FAF. Quant à la commission qui s'occupera de l'inventaire du patrimoine de la FAF, elle sera composée de Noureddine Boulefaat (président de la Ligue régionale d'Alger), Mohamed Guernouz (président de la Ligue régionale de Blida) et Farid Hassissen (président du SSP/MO Béjaïa). Pour le chapitre divers, Mohamed Raouraoua ouvrira d'abord une parenthèse pour aborder le cas de la lettre qui lui a été remise par le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, signée par 11 présidents des Ligues 1 et 2 Mobilis, et qui est relative à une proposition pour une nouvelle formule de compétition. Raouraoua dira que cela devrait être étudié en fin de saison pour éventuellement la saison 2018-2019. Il tire sur Madjer et les autres Le boss de la FAF a ensuite «débloqué son artillerie» pour répondre à ses détracteurs qui l'ont longtemps «fustigé» essentiellement sur les plateaux TV, tout en restant énigmatique sur sa candidature et sa propre élection pour un nouveau mandat à la tête de la FAF. Raouraoua a laissé planer le suspense quant à son intention ou non de briguer un nouveau mandat au moment où les membres de l'AG lui ont tous affiché leur soutien et réclamé sa candidature. Raouraoua, au cours de son discours prononcé pour l'occasion, n'a à aucun moment évoqué les prochaines élections prévues pour le 20 mars, laissant toutefois apparaître des signes de regret, en réaction aux critiques dont il a fait l'objet depuis l'élimination dès le 1er tour de l'EN de la CAN 2017. Le premier responsable du football algérien est toutefois assuré d'ores et déjà du soutien de la majorité écrasante des membres de l'AG s'il venait à briguer un troisième mandat de suite. Les applaudissements nourris qui accompagnaient son discours et les marques de soutien que les présents lui ont affichées, laissent penser que l'homme sera en terrain conquis s'il venait à décider de se lancer dans la bataille électorale. Raouraoua ne s'est pas empêché par la suite de tirer à boulets rouges sur les potentiels candidats au poste de président de la FAF et qui ne l'ont pas ménagé, entre autres les ex-internationaux Rabah Madjer, Mustapha Kouici et Kheireddine Zetchi (président du PAC) en déclarant: «Chacun de nous connaît sa valeur et je dis à tous ceux qui m'ont critiqué à tort que je suis plus crédible qu'eux et que personne ne peut effacer ce que j'ai réalisé au service du football algérien. Je connais très bien mes responsabilités et je n'ai pas besoin d'avoir des leçons de la part de quiconque dans ce registre. En tout cas, mon bilan parle de lui-même. Quant à ceux qui parlent dans le vide, qu'ils se présentent aux élections pour apporter le plus.» Le président de la FAF a estimé aussi que le parcours raté de l'EN lors de la CAN «ne devrait pas occulter les réalisations de la FAF au cours de ce 2e mandat qui vient de prendre fin, en matière de développement, organisation et restructuration de la discipline. Il est vrai que l'objectif tracé pour les Verts n'a pas été atteint, mais cela ne devrait pas occulter tout le travail que nous avons réalisé lors de ce cycle olympique (2013-2016, ndlr)». «C'est désolant de s'attaquer aux personnes» «Certains se sont empressés de me fustiger, très souvent d'une manière subjective. Je comprends les critiques quand celles-ci sont d'ordre technique, mais je regrette de constater qu'elles ont dépassé ce cadre pour toucher aux personnes, ce qui est vraiment désolant», a encore déploré le patron de l'instance fédérale, qui ne s'est pas gêné dans la foulée pour citer le nom de l'ancienne star du football algérien, Rabah Madjer, comme l'une des personnes auxquelles il faisait allusion. «L'Algérie est sortie sept fois du premier tour de la coupe d'Afrique, sans qu'il y ait tout ce bruit. Madjer lui-même avait connu ce scénario en tant que joueur et entraîneur», a-t-il rappelé. Raouraoua s'est également réjoui d'avoir doté le football national «d'infrastructures dignes», à l'image du Centre de Sidi Moussa, non sans remercier au passage les pouvoirs publics pour les efforts consentis dans la réalisation d'un tel édifice, ainsi que les autres stades en voie de construction, à l'image de Tizi-Ouzou et d'Oran. Ayant obtenu le quitus de la totalité des membres de l'AG, Raouraoua a précisé que le futur bureau fédéral aura pour principale mission de lancer d'autres projets importants retenus dans le budget prévisionnel de l'exercice 2017, à l'image de l'hôtel (cinq étoiles) de la FAF et du centre médical de football à Sidi Moussa. Ainsi, et même s'il ne l'a pas dit clairement et directement, Mohamed Raouraoua semble être décidé à planifier implicitement sa future réélection à la tête de l'instance fédérale, au détriment des critiques et des marasmes que traverse le football algérien.