Rédha Malek et Mohamed El Mili ont rembobiné le film de cet événement historique. L'association Michaal Echahid en collaboration avec le quotidien El Moudjahid ont célébré, hier, le cinquantième anniversaire de la conférence de Bandung qui a eu lieu le 18 avril 1955. Deux personnalités historiques et diplomatiques algériennes ont donné, à cet effet, une conférence où elles ont abordé, laconiquement, les conditions de la tenue de cette réunion historique. Il s'agit de Rédha Malek et Mohamed El Mili. Deux acteurs ayant contribué efficacement à la guerre de Libération nationale. «Cinquante ans après cette conférence , on ne voit aucun résultat», a estimé M.Rédha Malek. «Le tiers-monde se débat toujours dans la pauvreté et la misère. Le bloc communiste s'est effondré et le communisme avec», a ajouté cette personnalité historique. Cependant, a-t-il insisté, «cette réunion gardera pour toujours son cachet historique, parce que c'est la première fois que les deux tiers de l'humanité se réunissent. Il y avait quand même 1,5 milliard qui a été représenté par un millier de personnalités des plus prestigieuses de la planète.» Selon le conférencier, cette réunion a fait peur au bloc capitaliste. D'autant plus que la plupart des pays colonisés étaient en pleine guerre de libération. En Algérie, la révolution était à son cinquième mois. Et c'était Hocine Aït Ahmed et M'hamed Yazid qui étaient chargés de représenter l'Algérie. «La délégation algérienne a été très bien reçue à Bandung par le président Ahmed Sukarno», a précisé M.Malek. Pour M.Mohamed El Mili, ce congrès a démontré que l'indépendance des peuples du tiers-monde ne pouvait être accaparée que s'ils se ne se positionnaient dans aucun camp. Ni dans celui des communistes, encore moins dans le camp des capitalistes. Cet ancien ministre a préféré axer son intervention sur le rôle qu'a joué l'élite de l'époque, à l'image de cet Antillais qui a épousé la Révolution algérienne, Frantz Fanon. Mohamed El Mili a, à travers la pensée et l'oeuvre de cet écrivain visionnaire, fait une brève analyse de la situation des pays du tiers-monde après leur indépendance. «Fanon avait bien indiqué dans Les damnés de la terre qu'aucun peuple ne pourra aspirer au changement s'il n'y a pas une certaine fusion entre l'élite et la paysannerie», a conclu Mohamed El Mili.