Inauguré hier par le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, le Colloque international El Moudjahid historique (1956-1962) a été qualifié d'”événement culturel le plus important de cette année” par Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale qui abrite les travaux de cette rencontre initiée par Media Marketing et la Faculté des sciences politiques et de l'information d'Alger. Plusieurs personnalités du monde culturel et économique ont assisté à ce colloque dont Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital qui a suivi les allocutions ainsi que les témoignages sur l'histoire de l'Algérie et du journal El Moudjahid. Après une courte prise de parole par Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information, dont le département a édité un timbre postal marquant cet événement, le colloque a débuté par la diffusion d'un film documentaire, réalisé par Oulebsir. Dans les propos des dix-huit témoins se mêlaient anecdotes et relations sur les évènements historiques. Comme celles rapportées par Evelyne Lafayette qui avait caché dans ses bagages, alors qu'elle se rendait en train d'Alger à Oran, le numéro 4 qui contenait les comptes rendus du congrès de la Soummam. Chargées de la saisie, Izza Bouzekri et Nassima Hablal ont chacune parlé de leur contribution qui consistait à taper les articles et les éditos que leur remettaient Benyoucef Benkhadda, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem ou bien Abane Ramdane. Izza Bouzekri n'est autre que l'épouse de ce dernier. “Elle a toujours été présentée comme la femme d'Abane. Dans ce documentaire nous avons privilégié son apport personnel à la révolution algérienne”, explique Youcef Aggoune, manager de Media Marketing. De son côté, Rédha Malek, premier directeur d'El Moudjahid alors basé au Maroc, membre de la délégation algérienne lors des accords d'Evian et ancien Chef du gouvernement, a évoqué la décision prise par la direction du FLN d'unifier ses publications et de remplacer Résistances algériennes, alors dirigée par Ali Haroun, par El Moudjahid publié en arabe et en français. “El Moudjahid reste un précieux document sur la révolution algérienne. C'est également le reflet de la doctrine du FLN qui ne s'était jamais départi de son double objectif : l'indépendance de l'Algérie et l'unité du territoire national et du peuple algérien”, a déclaré Rédha Malek. D'autres personnalités ont également apporté leur contribution à la reconstitution de l'histoire de ce journal tels Lamine Bechichi, Pierre Chaulet, El-Mili et un représentant de la famille Mouhoubi, des torréfacteurs qui ont mis leur local à la disposition du FLN pour le tirage du journal. L'un d'eux sera arrêté par les paras en plein tirage du numéro 7 qui reste introuvable jusqu'à présent. La sociologue Claudine Chaulet estime que ce documentaire est un modèle de construction de témoignages, alors que Youcef Aggoune souligne la nécessité d'un enrichissement après cette première diffusion réalisée pour “la validation des récits”. SAMIR BENMALEK