Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé hier la communauté internationale à se mobiliser massivement pour «éviter le pire» en Somalie, pays de la Corne de l'Afrique sur lequel plane l'ombre d'une nouvelle famine. «Il est possible d'éviter le pire, il est possible d'éviter à la Somalie une situation similaire à celle de 2011», a déclaré à la presse Antonio Guterres après s'être entretenu à Mogadiscio avec le nouveau président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, élu le 8 février et plus connu sous son surnom de «Farmajo». «Nous avons besoin d'un soutien massif de la part de la communauté internationale pour éviter une répétition des événements tragiques de 2011», a ajouté M. Guterres, qui devait se rendre dans la journée dans un camp de déplacés du sud du pays. Sans cela, «nous risquons une tragédie absolument inacceptable que la Somalie ne mérite pas», a soutenu M. Guterres qui, avant son arrivée à Mogadiscio, avait souligné que «la combinaison du conflit, de la sécheresse, du changement climatique, des maladies et du choléra est un cauchemar». Le président somalien a noté:«Nous faisons face à une sécheresse qui pourrait devenir une famine si nous n'avons pas de pluie dans les deux prochains mois». Car une énième sécheresse ravage l'Est de l'Afrique et la Somalie est au bord d'une troisième famine en 25 ans. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que plus de 6,2 millions de Somaliens - soit la moitié de la population - ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, dont près de trois millions qui souffrent de la faim.