ALGER - Les populations de la Corne de l'Afrique demeurent en danger de mourir de faim en raison de la pire sécheresse qui prévaut dans la région depuis des décennies, pressant l'UA à organiser lundi une journée de sensibilisation afin de solliciter la générosité internationale. Dans un communiqué intitulé, "Une Afrique une voix contre la Famine", l'UA a annoncé sa décision d'organiser une journée destinée à sensibiliser les Africains, les Etats membres, le secteur privé d'Afrique, la communauté internationale, la diaspora et toutes les personnes de bonne volonté pour venir en aide aux quelque douze millions de personnes en Ethiopie, en Djibouti, au Kenya, en Ouganda et surtout en Somalie, le pays le plus gravement touché par la sécheresse. L'accent particulièrement mis sur les besoins d'urgence L'accent sera particulièrement mis sur les besoins d'urgence des populations affectées par la sécheresse et la famine sachant que quelque deux milliards de dollars sont nécessaires, selon l'UA. En Somalie, qui selon l'ONU, fait face à la plus grave crise alimentaire en Afrique depuis la famine de 1991-92, plus de 100.000 personnes fuyant par familles entières la sécheresse et la famine ont gagné la capitale Mogadiscio depuis d'autres régions à la recherche de nourriture, d'eau et de soins. D'autres, se sont réfugiés par centaines en Ethiopie voisine et au Kenya mais n'ont trouvé que des conditions de vie spartiates dans des camps surpeuplés et menacés par les maladies. Selon les organisations humanitaires, plus de 30% d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition dans ces camps éthiopiens où les pneumonies et rougeoles ont fait leur apparition dans des populations affaiblies. L'OMS met en garde contre la propagation d'une épidémie de choléra De son côté, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde contre la propagation d'une épidémie de choléra dont les causes sont liées à l'eau et aux conditions d'hygiène. Selon les chiffres de l'OMS, environ 4.272 cas de diarrhée ont été signalés dans un hôpital de Mogadiscio depuis le début de l'année, avec 181 décès, soit "environ deux à trois fois" plus que ce qui a été observé il y a un an. Face à cette situation de crise, les groupes humanitaires tentent désormais de voir comment augmenter la distribution de l'aide dans la capitale somalienne alors que la force de l'Union Africaine, l'Amisom, dotée de 9000 hommes et qui protège le gouvernement somalien, tente de rendre la ville plus sure. Au terme d'une visite à Mogadiscio, le chef de l'aide humanitaire de l'ONU, la britannique Valérie Amos, s'est félicitée de l'augmentation de l'aide des groupes d'assistance humanitaire dans cette capitale. Les agences d'aide de l'ONU ont récemment commencé à amener par la voie aérienne des fournitures d'urgence pour la Somalie et sa capitale, où les personnes déplacées ont été déclarées par les Nations-Unies menacées par la famine. "Nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas revoir la famine. Nous devons absolument travailler sur des stratégies à long terme", a déclaré Mme Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordinateur des secours d'urgence de l'ONU. A ce sujet, la responsable onusienne a également eu des entretiens avec le Premier ministre somalien Abdiweli Mohamed Ali qu'elle a qualifié de "fructueuses". Les deux parties ont convenu de coordonner les efforts humanitaires de la communauté internationale. Sur le plan international, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu ont annoncé leur intention de se rendre la semaine prochaine en Somalie pour examiner la situation des victimes de la famine qui affecte ce pays où l'état de famine a été déclaré dans trois régions du sud du pays et chez les populations de déplacés de Mogadiscio et du corridor d'Afogoye, à 20 km environ de la capitale. Par ailleurs, la sécheresse dans la Corne de l'Afrique fera l'objet d'une réunion de l'Union africaine (UA), le 25 août au siège de l'organisation à Addis Abeba (Ethiopie).