«Avec sa disparition, l'Algérie perd une grande compétence et un cadre dévoué à la nation et à ses institutions», a écrit le président Bouteflika dans son message de condoléances. Mohamed Seghir Babès, désormais ex-président du Conseil national économique et social (Cnes), décédé avant-hier des suites d'une longue maladie à l'âge de 74 ans, est loin d'être un inconnu. Si son nom pourrait échapper à certains Algériens, ce n'est guère le cas pour son visage. Rien que pour la coupe originale de ses cheveux inspirant l'intellectualité et la sagesse, le visage du défunt sera longtemps retenu dans la mémoire de ses concitoyens. Né le 10 mars 1943, Babès a fait partie après avoir terminé ses études avec brio parmi les premiers administrateurs que l'Algérie indépendante a eu à la tête de son Administration. Haut fonctionnaire au niveau de plusieurs secrétariats de départements ministériels (intérieur, hydraulique et santé), Mohamed Seghir Babès, politologue et économiste de formation, a pu se faire distinguer facilement dans son travail par ses qualités professionnelles et humaines. Apprécié pour ses qualités, le défunt s'est vu nommé à deux reprises en tant que membre du gouvernement, la première fois en tant que ministre de la Santé, et la seconde fois en tant que conseiller auprès du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Cela avant qu'il ne se voit chargé de la présidence du Cnes en 2005 par le président de la République. Confiant en ses capacités de bel orateur et en sa force de convaincre, le chef de l'Etat l'a chargé de sillonner le pays et de rencontrer la société civile, pour à la fois l'écouter et enregistrer ses propositions s'agissant de l'amélioration du service public et la lutte contre la corruption. Une mission que Mohamed Seghir Babès a pu accomplir avec perfection. En témoigne la forte assistance des citoyens, des associations et des responsables locaux aux assises qu'il a organisées à travers tout le territoire national. Parallèlement à cette mission, le directeur du Cnes s'entretenait régulièrement avec de nombreuses personnalités nationales et internationales dans le but d'écouter leurs points de vue et de débattre des questions d'actualité. Le président Bouteflika qui a appris la nouvelle de son décès avant-hier, s'est dit dans un message de condoléances rendu public et transmis à la famille du défunt très affligé. «J'ai appris avec affliction le décès du regretté Mohamed Seghir Babès après une vie vouée au service de la nation et riche en apports et en contributions, fort d'une compétence avérée», a écrit le président de la République dans un message. Et d'ajouter «le défunt s'est employé toute sa vie durant à accomplir au mieux et avec dévouement ses devoirs à travers toutes les fonctions et responsabilités qu'il a assumées donnant le meilleur exemple à ses compagnons et toute une génération de cadres qui s'appliquent avec sérieux, discrétion et sincérité». Avant de conclure «avec sa disparition l'Algérie perd une grande compétence et un cadre dévoué à la nation et à ses institutions». Mohamed Seghir Babès a été enterré dans l'après-midi d'hier au cimetière de Sidi Yahia, à Alger, en présence d'une foule nombreuse composée de membres du gouvernement, de sa famille et ses amis.