Un accord «phare» qui prévoit le renforcement de la coopération sécuritaire et militaire pour faire face aux dangers qui menacent les deux pays sera signé à cette occasion. Le feuilleton de la taxe touristique imposée aux Algériens et l'hypothétique existence d'une base américaine sur le territoire tunisien qui ont tendu les relations entre les deux pays font désormais partie du passé. Balayés les malentendus. Place aux défis communs qu'il faut absolument relever. La priorité consiste à neutraliser les groupes terroristes qui n'ont pas renoncé à faire de la région un de leur bastion. la Tunisie voisine où l'embrigadement est moindre a été ciblée par deux attentats parmi les plus sanglants de son histoire en l'espace de trois mois. Celui du Bardo en mars 2015 et celui de juin à Sousse, qui ont été terriblement meurtriers: 49 victimes qui rappellent que le péril islamiste est au coeur de nos cités. L'Algérie n'a pas baissé la garde même si elle l'a réduite à sa plus simple expression. L'aspect sécuritaire sera donc légitimement au centre des préoccupations des deux responsables algériens et tunisiens. La Tunisie et l'Algérie font face à une hydre islamiste dont le coeur palpite en Libye. La solution passe par un retour à la normale dans l'ex-Jamahiriya devenue une tanière et un camp d'entraînement à ciel ouvert pour les extrémistes de tout poil. La question sera au coeur de cette 21ème session de la Grande Commission mixte algéro-tunisienne dont les travaux seront coprésidés par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue tunisien Youssef Chahed. «Il s'agira aussi de consolider la démarche de concertation entre les deux pays dans le règlement des crises que connaît la région notamment en Libye», avait indiqué, à ce sujet, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, lors de la réunion préparatoire à ce rendez-vous qu'il avait coprésidée le 5 mars 2017 à Alger avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui. Un accord sécuritaire, considéré comme un des documents «phares» de cette rencontre, qui constituera le cadre juridique pour une coopération bilatérale intense entre l'Algérie et la Tunisie dans ce domaine rapporte l'APS dans une dépêche datée du 8 mars. «Cet accord prévoit le renforcement de la coopération sécuritaire et militaire pour faire face aux dangers qui menacent les deux pays notamment le terrorisme, le trafic de drogue, l'émigration clandestine et le crime organisé.» précise la même source. Les travaux de cette réunion permettront aussi aux deux parties de «procéder à une évaluation des relations bilatérales ainsi que des perspectives de leur consolidation dans les domaines politique, sécuritaire, économique et social», ont indiqué hier les services du Premier ministre. La rencontre, qui sera sanctionnée par la signature de plusieurs accords de coopération, sera également l'occasion pour les deux responsables d' «échanger leurs vues sur les évènements marquantsintervenus sur la scène internationale, ainsi que sur des questions importantes liées à l'évolution de la situation politique et sécuritaire dans la sous-région», ajoutent les collaborateurs de M. Sellal. Sept accords et mémorandums seront paraphés lors de cet événement. La 20ème session de la Grande Commission mixte qui s'est tenue à Alger en octobre 2015. Elle avait débouché sur la signature d'accords de coopération dans les domaines de l'industrie, du tourisme, de la santé, du bâtiment, de l'éducation... 130 visites ont eu lieu de part et d'autre depuis, alors que 30 programmes ont été actionnés dans les secteurs de l'énergie, l'industrie, le commerce, les douanes, l'agriculture ou l'enseignement supérieur. L'heure des bilans a sonné.