Les commerçants qui se rendent depuis quelques jours aux marchés de gros de la capitale et des wilayas avoisinantes continuent de constater la hausse des prix. Depuis le 11 mars, les importateurs ont eu l'opportunité d'introduire une demande de licence d'importation de bananes fraîches. L'opération durera jusqu'au 14 mars 2017. Cette initiative vient en application des dispositions de l'article 9 du décret exécutif n° 15-306 du 6 décembre 2015 fixant les conditions et les modalités d'application des régimes de licences d'importation ou d'exportation de produits et marchandises. Le ministère du Commerce a fixé à l'importation un contingent quantitatif de 90.000 tonnes de bananes. Il est réparti en deux tranches de 45.000 tonnes chacune couvrant les deux premiers trimestres de l'année 2017. En attendant, au marché de gros, la banane est cédée à plus de 500 DA le kilogramme et certains commerçants renoncent même à la proposer sur leurs étals. Le ministère a fixé pour tous les opérateurs économiques remplissant les conditions exigées par la législation en vigueur et répondant aux critères fixés par le cahier des charges, la condition d'introduire une demande de licence d'importation. Il faut la déposer auprès de la direction du commerce de wilaya territorialement compétente. Le cahier des charges et le formulaire doivent être dûment renseignés. Cette demande doit être accompagnée de documents, dont une copie du registre du commerce, une facture pro forma indiquant le produit, la quantité, la valeur et l'origine du produit, et un extrait de rôle apuré et d'autres pièces encore, comme l'attestation de mise à jour avec la Cnas et/ou la Casnos et une copie de la carte d'identification fiscale. L'opérateur doit aussi remplir un questionnaire d'identification. Des documents sont aussi exigés par le cahier des charges (bilans fiscaux des cinq dernières années, les documents justifiant les capacités et les moyens de stockage sous forme de titres de propriété ou de location, les investissements de production et de logistique fruitière dûment justifiés par les titres au nom de la société). A l'approche des élections législatives, c'est le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, qui est chargé de gérer la crise et multiplie les effets d'annonce concernant la flambée des prix des produits alimentaires. Même à propos de la pomme de terre, le ministre du Commerce a annoncé la nécessité de «lutter contre la spéculation». Tebboune souligne l'impératif de «poursuivre les spéculateurs, durcir le contrôle de la qualité et des prix, sanctionner les contrevenants et veiller à l'affichage périodique des prix des marchandises et au contrôle de leur application par les commerçants». Il préconise «d'imposer des sanctions coercitives aux spéculateurs», mettant en avant l'importance de hâter la modernisation du secteur du commerce pour «une maîtrise optimale» des charges qui lui sont confiées et de procéder à la numérisation du registre du commerce et à sa modernisation afin «d'activer un mécanisme de contrôle rigoureux». Dans la réalité, cela n'empêche pas le prix de la pomme de terre d'augmenter, dépassant 60 DA. Pourtant, le produit est censé être régulé par un système appelé Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), qui consiste notamment à stocker des produits pour inonder le marché en cas de hausse anormale des prix.