Deux mois après la CAN, la Confédération africaine de football (CAF) a enfin décidé de réagir et de répondre à l'Egypte qui conteste le contrat attribuant au groupe français Lagardère l'exclusivité de la diffusion des compétitions africaines, dont la coupe d'Afrique des nations. Dans une mise au point publiée ce 12 mars 2017, la CAF dénonce la campagne médiatique initiée contre elle par l'Autorité égyptienne de la concurrence (Eca). Une procédure avait été ouverte devant la Cour économique d'Egypte contre la CAF, son président et son secrétaire général. La contestation a été formulée en janvier 2017, alors que le contrat remonte à 2015. Celui-ci prolonge l'exclusivité des droits TV à Lagardère sur la période 2017-2028 contre pas moins d'un milliard de dollars. L'Eca accuse la CAF de n'avoir pas garanti une «concurrence libre et honnête» car, le contrat n'a pas été proposé à d'autres entreprises intéressées. Pour sa défense, la CAF explique que les autorités égyptiennes défendent, en réalité, une offre déposée en septembre 2016, soit 15 mois après la signature du contrat avec la société Lagardère Sports and Entertainment, spécialisée dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs. La CAF précise que non seulement l'offre égyptienne était tardive, mais également celle-ci «ne remplissait pas les conditions financières, techniques et autres conditions généralement requises». Par ailleurs, cette offre portait sur «l'acquisition des droits marketing et médias qui n'ont jamais été à vendre». La CAF poursuit que pareil contrat aurait à coup sûr violé ses propres statuts et son objet social. Visiblement, la CAF a pris tout son temps pour étudier sa contre-attaque. En fait elle avait peur de bloquer le président de la CAF et de son SG en Egypte, puisque Le Caire est le siège de la CAF. Par la même occasion, la CAF, insiste pour faire valoir que c'est une opération commerciale et non une opération de monopole. Suite à la dénonciation de l'Egypte et surtout de l'Algérie, les choses ont pris des proportions politiques, puisque dans le dernier sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, une motion adoptée par les chefs d'Etat et dirigeants africains pour dénoncer et condamner avec la plus grande fermeté et vigueur l'injustice faite à la jeunesse africaine au moment même où elle célèbre l'un des événements les plus fédérateurs, et au retentissement planétaire, la coupe d'Afrique des nations de football. Un front anti-beIN Sports et Lagardère a été créé par les pays maghrébins et d'Afrique du Nord: l'Egypte, le Maroc, la Tunisie et l'Algérie qui pour la première fois de son histoire a refusé d'acheter les droits de retransmission de la compétition en raison du prix réclamé par beIN Sports qui a acquis les droits de cette manifestation sportive pour la région Mena. [email protected]