Le procès en appel des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik a repris hier à Rabat sur fond d'appels à leur libération «immédiate et inconditionnelle». Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a appelé l'ONU à intervenir pour mettre un terme aux «graves» violations marocaines des droits des Sahraouis dans les régions occupées, dans le sud du Maroc et au niveau des sites universitaires marocains, l'appelant à intervenir «en urgence» pour la libération immédiate et inconditionnelle des détenus de «Gdeim Izik» et tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines. Le président Ghali a affirmé au secrétaire général de l'ONU Antonio Guteres qu'«une nouvelle série de violations s'articule actuellement autours de procès injustes de 23 prisonniers politiques sahraouis innocents et victimes du tribunal militaire marocain illégitime. Ces prisonniers ont été interpellés suite aux manifestations populaires pacifiques organisées pas des dizaines de milliers de Sahraouis dans le camps de Gdeim Izik en octobre 2010». «Ces graves violations des droits de l'homme et bien d'autres pratiques barbares et inhumaines sont le fait d'une politique de répression systémique adoptée par le Maroc à l'encontre des citoyens sahraouis dans les régions occupées du Sahara Occidental, dans le sud du Maroc et au niveau des sites universitaires marocains depuis son occupation le 31 octobre 1975», a affirmé le président Ghali rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS). Après avoir rappelé que le Sahara occidental était un territoire sous la responsabilité directe de l'ONU qui y a dépêché la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) depuis 1991, le président Ghali a appelé le secrétaire général de l'ONU à intervenir en urgence pour la libération immédiate et inconditionnelle des détenus de «Gdeim Izik» - dont le procès à repris hier au moment où une campagne de soutien et de solidarité internationale est menée en faveur des prisonniers injustement condamnés par un tribunal militaire - et de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines. Il a réaffirmé également la nécessité d'élargir les prérogatives de la Minurso pour contrôler de manière permanente le respect des droits de l'homme et établir des rapports en la matière. Le président Ghali a appelé l'ONU à faire cesser le pillage illégal des richesses du Sahara occidental par le Maroc et l'application immédiate du plan de règlement ONU-Afrique tendant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Le président sahraoui a tenu à dénoncer ces «graves» exactions des droits de l'homme commises par le Maroc, lesquelles constituent une sérieuse violation de la légalité internationale et entravent les efforts visant à aboutir à un règlement juste et définitif du conflit. Les prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik comparaissaient hier devant un tribunal de la ville marocaine de Salé, dans une audience reportée pour la deuxième fois consécutive après l'ouverture du dossier des détenus devant la justice civile. Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis. Pas moins de 24 militants et défenseurs des droits de l'homme sahraouis ont été arrêtés dans une opération militaire marocaine ayant visé le démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010.