Des défaillances flagrantes ont été enregistrées au niveau de l'organisation. Le second festival des cultures et civilisations des peuples des déserts du monde a baissé, hier, rideau dans la capitale économique des Emirats arabe unis, Dubaï. Une semaine durant, les participants représentant les pays désertiques ont échangé leurs expériences et discuté des voies et moyens à même de faire face au principal danger qui menace cette région, en l'occurrence la désertification. En marge des festivités officielles, marquées principalement par les expositions et les soirées artistiques animées par les troupes folkloriques ayant fait le déplacement, les ministres de l'Environnement et de la Culture se sont attelés, dans les coulisses et loin des regards de la presse, à forger un consensus au sujet de ce qu il a été convenu d'appeler la Déclaration de Dubaï. Le document de plusieurs pages met en exergue les principales orientations permettant de préserver le patrimoine naturel et culturel des déserts. Parmi ces recommandations, l'on retiendra , celle ayant trait à la reconversion de la dette des pays pauvres au profit des opérations visant à promouvoir les mécanismes de financement destiné au développement durable dans les déserts. «La coopération internationale pour la lutte contre la désertification est plus que nécessaire», précisera M. Chérif Rahmani, ministre algérien de l'Environnement. Cela, ajoute-t-il, «ne devra ni réduire ni effacer la responsabilité de l'Etat dans cette lutte.» Concernant ce point précis, le Programme des Nations unies pour l'environnement, (Pnue), s'est d'ores et déjà engagé à accorder une aide s'élevant à 16 millions de dollars pour la lutte contre la désertification. Afin de coordonner les actions, il a été convenu aussi de la création d'un réseau international de lutte contre ce phénomène naturel. Reste à régler un seul détail, le plus important pour les potentiels bailleurs de fonds. Il concerne la gestion des aides. Dans ce sens, nous avons appris auprès de la délégation algérienne, que concernant le continent africain, la tâche sera confiée aux appareils du Nepad, ce qui explique la présence des présidents algérien et sud-africain à la cérémonie d'ouverture qui s'est déroulée le 16 avril. Par ailleurs, la Déclaration de Dubaï a appelé au renforcement des mécanismes d'aide internationale et à l'élaboration des plans d'action nationaux pour la lutte contre la pauvreté dans les déserts. Dans ce chapitre, les ministres suggèrent l'implication des populations de ces régions dans l'élaboration des stratégies visant à la promotion d'un système d'éducation décentralisé et orienté vers les besoins spécifiques des zones désertiques. Enfin, les participants ont insisté sur la conservation du patrimoine culturel et archéologique des déserts. Le second festival des peuples des déserts du monde a été marqué par de sérieux problèmes d'organisation. La majorité parle ici, carrément de non-organisation. En effet, les participants, journalistes, groupes folkloriques et la majorité des délégations officielles ayant pris part à cet événement ont été logés au niveau du village Dar El Kodra à 70 km de la ville. Une zone complètement isolée, rendant par là même, difficile, pour ne pas dire impossible le travail de la presse. Une situation exacerbée par l'absence totale de communication de la part des Emiratis. Par ailleurs, les groupes folkloriques ont fait leurs présentations dans un espace presque vide. Les Emiratis ont affiché un désintéressement flagrant à ce festival. «C'est dû à l'éloignement», précisent ceux qu'on a pu rencontrer en ville. Beaucoup ont dit ignorer l'organisation de ce festival. En effet, on optant pour Dar El Kodra, les Emiratris ont voulu, à en croire les organisateurs, qui se faisaient rares, «mettre les participants au coeur de l'événement». Mais en procédant de la sorte, ces derniers n'ont fait qu'isoler le groupe. Pour quelles raisons? Les spéculations vont bon train. Certains évoquent des raisons politiques, d'autres financières. Selon un officiel qui a requis l'anonymat, cette situation est due au fait que «l'organisation a été confiée à un militaire».