Le pacte entre l'UE et la Turquie signé l'année dernière en vue d'arrêter le flux migratoire en Europe via la Grèce, a transformé ce pays en «un terrain d'essai des politiques européennes qui bafouent les droits» des réfugiés, ont dénoncé jeudi plusieurs ONG. Ce pacte «expose les réfugiés et les demandeurs d'asile à des risques et des abus», indiquent International Rescue Committee (IRC), le Norwegian Refugee Council (NRC) et Oxfam dans un rapport d'une dizaine de pages intitulé «la réalité de la déclaration UE-Turquie, le laboratoire grec». Publié quatre jours avant «le 20 mars, qui marque un an d'application du pacte UE-Turquie permettant le renvoi des réfugiés en Turquie», le rapport accuse «l'Europe de ne pas s'acquitter de sa responsabilité de protéger les gens qui cherchent la sécurité en Europe». La fermeture l'année dernière des frontières des pays des Balkans, par où sont rentrés en Europe du nord plus d'un million de réfugiés depuis l'été 2015, a piégé en Grèce entre 45 000 et 60 000 migrants et réfugiés - selon les sources - dont 9 000 à 14 000 sont retenus sur les îles grecques en vue de leur renvoi en Turquie en vertu du pacte UE-Turquie. Les ONG dénoncent les «conditions inhumaines des personnes vulnérables», séjournant sur les îles et soulignent que «les demandeurs d'asile sont privés de différentes façons de leur droit à une procédure d'asile juste». «Le pacte UE-Turquie joue à la roulette sur l'avenir des gens les plus vulnérables du monde», relève Panos Navrozidis, cité dans le rapport.